J+2 en mer : le passager clandestin !

L'après midi est déjà bien avancée en ce deuxième jour de navigation et les marins s'activent sur le pont pour préparer le bateau à la navigation nocturne.
Les Yorikis vaquent à leurs occupations, soit dans leur dortoir, soit sur le pont pour profiter des dernières heures de luminosité. En cette fin d'Hiver, les journées sont assez courtes et si le climat est bien moins rude qu'au coeur de l'Empire, les rafales de vent sont saisissantes et charrient souvent de lourds nuages dans le ciel.

Soudain, émergeant de la cale avec Yukimori sur les talons, une jeune femme se dirige négligemment ves le bastingage. Son visage est souriant, sa beauté éclatante comme sa jeunesse. Certains la reconnaissent de suite, il s'agit de Yuko !

Plusieurs marins en l'apercevant lancent force jurons mais ne se détournent pas pour autant de leurs travaux. Tous savent que le capitaine ne va pas tarder à arriver et gare à celui qui sera surpris à bailler aux corneilles...

Yukimori est également radieux.

Les rafales de vent fouettent son kimono et finissent de libérer sa chevelure, sans pour autant que le shugenja semble souffrir de la moindre gène...les années passées au grand air sans doute.

Il porte sur Yuko un regard pétillant, pose une main ferme sur le bastingage sur lequel il s'appuie, dos à la mer... et de ses yeux malicieux parcourt le pont et les visages qui le peuple..

Lorsque le regard du shugenja se pose sur le Lion, ce dernier hoche la tête, sûrement en signe d'approbation.
Puis le bushi se tourne vers Nakamuro afin d'observer sa réaction.

Spoiler:

Nakamuro est exceptionnellement sorti de la cabine où Kumagaya garde Chukandomo.
Il a donc le privilège de voir apparaître sa jeune cousine.
Toutes les personnes présentes sur le pont ont donc eux aussi un privilège : celui de voir l'hatamoto du daimyo de la Mante révéler pour une fois ses sentiments profonds.
Surprise,
surprise,
surprise,
horreur,
surprise,
horreur,
colère,
horreur,
fureur,
fureur.
Il fait un premier pas vers Yuko, les mains crispées dans le vide, avant de s'immobiliser.
Il ferme les yeux, inspire profondément, et les témoins présents voient son visage se recomposer lentement.
Malgré ses efforts colossaux, un tic nerveux continue d'agiter sa joue droite.

Ses yeux sont toujours fermés lorsque Yuko s'écrie : "Cousin ! Toi aussi tu es à bord ?!?"
Le ton faussement enjoué ne trompe personne, mais l'effort est méritoire.

Nakamuro la fixe alors, ses yeux ne sont plus que deux têtes d'épingle noires au fond de ses orbites creusées.
Sa voix pourrait congeler l'eau tout autour du navire, si elle n'était pas salée :
"Cousine. Quelle surprise. Si je m'attendais. Viens donc dans ma cabine, que nous puissions discuter de nos affaires de famille."

En train d'achever son entraînement personnel contre les éléments, Shiryu regarde la scène avec intérêt et peut-être une pointe de jalousie ou de nostalgie vis à vis de Yukimori. Rengainant élégamment les armes de son daïsho, il se déplace lentement pour se porter aux côtés du shugenja ronin et lui glisse à voix basse :

" Profites-bien de ces moments, collègue, j'ai peur qu'ils ne soient éphémères..."

Yuko regarde Shiryu arriver, son regard glisse sur Yukimori, papillonne encore un peu et vient se poser à nouveau sur Nakamuro.
D'un geste élégant, elle libère aussi sa chevelure qui prend le vent et ondule un instant. La jeune femme inspire profondément avant de répondre à son cousin.

Yuko : "Oui, c'est une excellente idée, j'adorerai boire un thé avec toi cousin et parler de la famille. Je finis ma promenade et je te rejoins. J'espère que ta cabine est confortable car la mienne est un peu rustique et je ne pourrais pas te rendre ton invitation. "

Puis Yuko se tourne et regarde la mer au loin, tout en entamant une promenade sur le pont, sa main effleurant le bastingage, en s'éloignant de Nakamuro.

Nakamuro marche lentement jusqu'à l'entrée du château arrière, sans jamais croiser un seul regard. Une fois arrivé à l'entrée, il se retourne et attend Yuko.

Spoiler:

Yuko fait lentement le tour du pont, passe au niveau de la proue où elle s'arrête quelques longs instants face au vent, laissant ses cheveux s'agiter dans les embruns...

Spoiler:

Yuko finit par rejoindre Nakamuro à l'arrière, et le suit dans sa cabine.

Nakamuro: Je ne vais pas te demander ce que tu fais à bord, je m'en fiche. Mais je voudrais savoir où tu comptes aller.

Yuko: Avec tout le respect que je te dois, cousin, ce ne sont pas tes affaires. Je n'ai pas de compte à te rendre.

Nakamuro: Le respect, c'est bien. Connaître sa place et ceux que l'on doit respecter, c'est mieux. Je suis le représentant officiel de notre daimyo, et à ce titre tu me dois l'obéissance. Est-ce assez clair ?

Yuko: Tu es content, tu as eu un nouveau joujou de la part de mon frère ? Tant mieux pour toi. Mais ça ne change rien. Je suis assez grande pour faire ce que je veux.

Nakamuro: Voyons si tu comprends mieux ce langage : fais ce que tu veux à bord de ce navire. Mais si tu tentes de le quitter sans avoir mon autorisation officielle, je te ferai arrêter, ligoter, et enfermer dans une malle. Je te déconseille de vérifier le sérieux de cette déclaration...

Yuko: Je t'entends fort bien, cousin. Je comprends mieux pourquoi tes cheveux sont si rares : ton aigreur les a fait fuir...

Yuko quitte la cabine.

Code:

En train d'achever son entraînement personnel contre les éléments, Shiryu regarde la scène avec intérêt et peut-être une pointe de jalousie ou de nostalgie vis à vis de Yukimori. Rengainant élégamment les armes de son daïsho, il se déplace lentement pour se porter aux côtés du shugenja ronin et lui glisse à voix basse :

" Profites-bien de ces moments, collègue, j'ai peur qu'ils ne soient éphémères..."

Yukimori regarde avec intensité le puissant bushi du Dragon... Il imagine les destins exceptionnels et les sacrifices immenses qu'a du consentir Shiryu pour ce retrouver ainsi chef d'une troupe ayant seule la capacité de sauver l'empire d'émeraude. Yukimori repense également aux paroles du magistrat Osaku quand ce dernier lui avait décrit le Dragon.

Yukimori répond d'un air joyeux...
" C'est une des leçons de mon vieux maître que j'ai fait mienne : Vis comme si tu devait mourir demain, apprend comme si tu devais vivre toujours... " et il fait familièrement un clin d’œil à Shiryu

Shiryu hoche la tête aux paroles de Yukimori et, tout en regardant Yuko défier son cousin, lui répond :

" C'est en effet une sage devise, qui s'adapte bien au mode de vie du samouraï. Puissent les fortunes ne jamais entâcher votre bonne humeur ! "

Yukimori rit presque à la remarque du Dragon :
"Ma bonne humeur, n'est que la face visible de l'état de bonheur dans lequel je vis... mais c'est d'avantage une question de philosophie que d'influence des fortunes...
Le bonheur obéi à un principe simple mais dont l'application est plus ardue, car finalement le bonheur c’est lorsque vos actes sont en accord avec vos paroles...vous ne pensez pas ?"

(peut s'en suivre une discussion hautement philosophique entre le dragon et le ronin.. qu'on peut jouer ou pas...on peut aussi clore le sujet là dessus)

Shiryu ne répond pas immédiatement à Yukimori et prend le temps de la réflexion :

Spoiler:

" Je ne dirais pas qu'il s'agit du bonheur, peut-être de la quiétude. J'aime à croire que je tends vers cette quiétude actuellement, malgré les événements troublés qui secouent l'Empire. Autrefois j'étais agité, perturbé, insatisfait. Le bonheur, je ne l'ai connu qu'en compagnie de ma fille adoptive, Imoko. Il m'a été enlevé quand elle a été kidnappée dans Ryoko Owari Toshi. Je ne sais pas si je le retrouverai un jour..."

Le ton de Shiryu est posé, comme s'il était détaché des événements qu'il décrit. Peut-être à nouveau Yukimori ressent-il une once de nostalgie dans les propos du Dragon.

Yukimori s'arrête un instant, touché par la confidence du Dragon.
Il sourit timidement en fouillant dans sa sacoche.

"Nos chemins portent des similitudes..."

Il sort un petit sachet de toile dont il extirpe certaines figurines de bois grosses comme le pouce et gravées grossièrement à l'effigie d'une jeune femme et de deux nourrissons. Il s'agit des figurines qu'on pose sur un autel de fortune pour honorer ses ancêtres...

" Regardez ! Manaka, Yozo et Hayami... ils m'ont été enlevé par la guerre. Le plus vieux de mes fils savait à peine dire papa, l'autre n'avait que quelques semaines... (le regard de yukimori s'embue légèrement)
Au début je sentais les âmes des petits perturbées, je pensais que c'était à cause de la violence de leur destinée... Mais je sais maintenant que c'est parce qu'ils s'inquiétaient pour leur père, qui s'était égaré dans la colère et...la rage (il dit ce dernier mot à demi voix)
Désormais leurs âmes sont en paix et chaque fois que je prie pour eux je sens leur amour et leur joie... c'est une force incroyable !"

Il sourit "Hayami est toujours le plus remuant, il a un énorme appétit, il est surement mieux au côté de mes ancêtres car vu ce qu'il mangeait il aurait bientôt été plus grand et plus robuste que le grand Hida lui même !"

rmq : il est évident pour Shiryu que Yukimori n'a pas la capacité de communiquer avec ses ancêtres ou les esprits des morts, d'ailleurs il ne cherche pas du tout à le faire croire... Par son attitude, Shiryu comprend que le shugenja utilise cette forme de narration pour prendre de la distance par rapport à un sujet sensible

(s'en suit une discussion sur le bonheur et la quiétude, qui ne convient peut être pas de détailler ici, mais Shiryu sent que le Shugenja apprécie grandement la conversation avec le Bushi Dragon et son attitude de profond respect se teinte d'une couleur plus "intime")