Shiro Megumi
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Shiro Megumi

aventures dans l'empire d'Emeraude
 
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 1122 (A) (Printemps) - Quand le phénix parle[...]

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Shingen

Shingen


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MessageSujet: 1122 (A) (Printemps) - Quand le phénix parle[...]   1122 (A) (Printemps) - Quand le phénix parle[...] Icon_minitime10/10/2006, 14:42

Alors que les regards se tournent vers ISAWA Tu, le shugenja du Phénix reste les yeux fixés sur le tatami, visiblement en pleine réflexion. Il lève la tête et s'adresse à son magistrat : "Osaku-sama, permettez que je m'absente quelques instants." Il se retire ensuite de la pièce rapidement, l'air toujours très songeur. Quand il revient une poignée de minutes plus tard, Tu porte dans ses bras un large plateau contenant de nombreux bols, un pot de faïence, une cruche et un minuscule brasero. S'asseyant au centre de la pièce, il invite ses compagnons et son seigneur à le rejoindre en formant un cercle autour du brasero, maintenant posé à même la natte en paille de riz. "Ne pensez-vous pas qu'il serait plus aisé de porter jugement les idées claires quant aux derniers événements ? Je vous propose de nous replonger dans les heures vécues ces deux derniers jours. Voici pour chacun de vous 2 bols ; vous y mettrez le symbole des éléments auxquels je ferais appel pour réveiller les souvenirs dont nous avons besoin. J'ai apporté le nécessaire pour que les forces élémentaires créatrices soient réunies : le Feu, la Terre, l'Eau et l'Air." Pour appuyer ses paroles, le shugenja pointe successivement du doigt le brasero, le pot de faïence, la cruche et son torse. Voyant que l'incompréhension plisse les yeux de son auditoire, Tu explique ses propos : "La Terre est le siège de nos actions, Elle sait ce qui se passe en tout lieu. L'Eau représente le temps qui passe, s'écoulant aussi inexorablement qu'un fleuve rejoignant la mer. Le Feu est l'image même des Kamis, imprévisibles et puissants, et tout particulièrement de la Déesse Mère et son don de vie. Enfin, l'Air nous symbolisera ; en effet, que sont nos vies sinon un léger souffle de vent sur les montagnes du temps. Pour matérialiser cet élément, nous soufflerons tous en même temps en direction du brasero."

"Maintenant, placez, entre le feu et vous, un bol contenant une poignée de terre puis dans le même alignement celui que vous remplirait d'eau. J'attire votre attention sur l'importance des proportions : ne versez dans chaque bol que la quantité qui vous correspond. Je sais, c'est très dur à estimer ; mais les pratiques mystiques n'ont jamais été simples et encore moins à la portée de ceux qui hésitent."

Un par un, les participants exécutent les mêmes gestes que l'ISAWA. Une poignée de terre et quelques gouttes d'eau pour certains tandis que d'autres remplissent le bol d'eau à sa moitié et ne prennent qu'une pincée de terre. Après une courte prière, Tu invoque le réveil des Kamis ; un embrasement se produit alors dans le brasero et la chaleur frappe de plein fouet les samouraïs. L'intensité des flammes retombe très vite et Tu invite ses compagnons à les attiser de leur souffle. Tel un seul homme, tous envoient un bref courant d'air vers le centre du cercle et de nouvelles langues de feu jaillissent.
"Maintenant, mes amis, fermez les yeux et laissez-vous pénétrer par mes paroles pour savourer la complexité de notre récent passé." Tu entonna une prière dont les paroles semblaient flotter autour d'eux tel de légers flocons de neige.

Les longues flammes du foyer ne perdaient pas d’intensité, emplissant la pièce d’une odeur presque soufrée. Les ombres des samouraïs assis en tailleur dansaient sur les murs telles des spectres angoissés. L’atmosphère régnant dans le salon devenait de plus en plus lourde et pesante.
ISAWA Tu continuait de psalmodier un tantra à l’attention des Kamis. Cette prière qui semblait ne jamais vouloir finir commençait à sérieusement agacer les bushis. Rien ne se passait et il perdait là un temps de sommeil précieux. Leur manque d’expérience les empêchait de constater que le prêtre s’énervait lui aussi ; en effet, ce sentiment d’impatience n’était pas le leur mais celui que certains avaient ressenti dans la grotte des chasseurs deux jours auparavant.
MIRUMOTO Shiryu pris une profonde inspiration et expulsa lentement l’air de ses poumons pour mieux se concentrer. Il était le premier à avoir reconnu le goût du sang dans sa bouche ; celui-là même que chaque combattant ressent durant une bataille. Vint ensuite le tour de KAKITA Sakura : elle sentait le poids humide de son kimono trempé par la vague mystique, l’odeur acre du mélange de fiente, de boue et de sang. Les deux Scorpions eurent enfin la certitude de ne pas avoir été trompé par le shugenja quand ils virent dans les flammes du brasero brûler les pièces d’armure de la famille SOSHI. KUNI Osaku et IKOMA Kumagaya furent les derniers à s’imprégner des souvenirs collectifs, mais plongèrent dans leur passé au moment où les lumières du salon décroissaient, les murs faisant place aux arbres, le crépitement du feu aux hululements des animaux nocturnes. Enfin, tous sentirent leurs pieds se poser à l’étrier.
A peine quelques battements de cœur plus tard, Sakura entendit un craquement de brindille et le gémissement subtil d’un arc qu’on bande. A ces côtés, Shiryu s’était tendu, sentant poindre un événement proche. D’un coup, la douleur les submergea tous ; d’abord violente dans le bas ventre puis lente et sourde irradiant dans tout le corps. Chacun fut rapidement plonger dans le fleuve de sentiments du groupe : la surprise faisant place à la douleur, la confusion à la haine ; les ordres contradictoires ajoutant la panique des chevaux à la peur des blessés et la joie de la victoire à l’espoir de la fuite. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, tout ne devint plus que chaos, cris de rage et râles d’agonie. Au désespoir et à l’impuissance de l’un répondaient le désir et la satisfaction de tuer des autres. Alors que les samouraïs reprenaient le contrôle de la situation, émergea au-dessus du fracas des sabots et de l’acier mordant la chair ces quelques mots :
"L’esprit est maître du corps,
l’esprit domine le corps…
Nul ne peut accomplir de grandes choses sans prendre des risques."

Un flash de douleur aveugla chacun des participants au rituel. Ensuite plus rien : ni son ni émotion, que le noir et le froid. Puis le bruit de combats revint au lointain ainsi que l’espoir et la souffrance d’un homme qui rampe vers son salut, vers le wakizashi du petit shugenja qui gît inconscient non loin. Mais de nouveau la douleur, et enfin la fatigue, la déception et le sommeil.

Le matin, les oiseaux qui chantent. Une chevauchée tranquille sans une parole adressée, où chacun remet en doute ses choix, sa clairvoyance, ses compétences… Avec l’arrivée au village, viennent les premières paroles ; car tout jusqu’ici n’avait été qu’impressions et émotions. Le brouhaha des gens du peuple s’affairant à la vue du retour du magistrat d’Émeraude. Le chagrin, s’abattant tel un tetsubo sur le crâne d’un homme, à la lecture de la missive portant le sceau de DOJI Satsume. Le désaccord et la loyauté obstinée de SHOSURO Reï et de SHINJO Tsume. La colère bouillonnant comme un calme volcan dans le ventre des uns pendant que les autres débattent interminablement du sort des deux familles en guerre. La voix de Raiden se fait entendre :
"Nos chambres ont été visitées et les fermoirs de ma fenêtre ainsi que ceux de la votre ont été modifiés ; autant dire que n'importe qui peut rentrer pendant notre sommeil !"
Puis les samouraïs vomissent toutes leurs frustrations sur les pauvres heïmins chargés de surveiller leur présence tandis qu’ils prennent un peu de repos dans la demeure du chef du village des feuilles enterrées.
Il ne faut pas longtemps pour qu’ensuite un villageois se répande en excuses et aveux. Les images défilent et montrent la mystérieuse clochette de porcelaine, celle-là même qui doit prévenir l’ennemi une fois tout le petit groupe endormi. Les esprits se mettent alors à bouillonner et une stratégie de contre-pied est bien vite adoptée : certains dormiront quelques minutes, le temps au shugenja du phénix de préparer un rituel de rétablissement tandis que les autres monteront la garde, l’œil vif et l’oreille aux aguets.
Enfin, les esprits s’apaisent avec le doux bercement des esprits et ce léger engourdissement que les samouraïs savent reconnaître comme le souvenir de leur sommeil. A cela succèdent les longues heures d’attente inutile durant lesquels s’expriment toutes les divagations de leurs esprits inquiets. Différentes visions d'un samouraï à l'allure de courtisan ou de shugenja traversent alors l'esprit du magistrat et de ses yorikis : un homme élancé aux somptueux autours bleutés et au visage aussi blafard que la porcelaine des clochettes qu'il utilise ; un individu au kimono sombre observant la demeure, à demi caché dans l'ombre d'un grand bosquet ; un visage presque doux, aux formes étrangement arrondies, semblable à un masque des morts ; le faciès hideux et inquiétant d’Anegoshi !
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MessageSujet: Re: 1122 (A) (Printemps) - Quand le phénix parle[...]   1122 (A) (Printemps) - Quand le phénix parle[...] Icon_minitime10/10/2006, 14:43

Avec les premiers rayons de soleil vint la soif ; à chacun des samouraïs d'en connaître l'origine : qu'il s'agisse du souhait d'une nouvelle journée riche en aventures, du secret espoir d'être reconnu à sa juste valeur, du désir de réussites et de pouvoir, d'aspirer à l'harmonie et à une paix enfin retrouvée, ou encore d'une gorge sèche et l'envie de saké. Ensuite, l'odeur de crottin, le frottement des selles sur le dos des montures et l'apaisement en voyant le chalet isolé de Miyahana, le "senseï" du défunt ronin. Un dos qui craque après être descendu de cheval, une pointe d'inquiétude qui monte alors que le domaine semble désert et que personne ne répond aux appels du magistrat. L'examen sommaire de la maison révélant un intérieur modeste, témoin d'une vie retirée et paisible, loin des manigances de la cour ou autre complot politique. L'arrivée d'un vénérable vieillard, un petit tabouret en rotin à la main et le fruit de sa pèche sur l'épaule. La tristesse et la déception de Miyahana-san à la nouvelle de la mort de Naohida. Les souvenirs fugaces de l'estime du vieil homme pour un "bon p'tit gars" qui n'a pas eu beaucoup de chance dans la vie. La surprise et l'incompréhension, suivie d'une révélation éclairant d'avantage l'enquête : le général IUCHI tué dans l'explosion de l'auberge se nommait en réalité SHINJO Takanobu. L'éclair de joie d'un samouraï qui détient enfin une preuve de la traîtrise des Licornes. Les sincères excuses d'un samouraï en retraite pour ne pouvoir aider plus. Ses conseils et indications pour se rendre auprès de Waruko, la mère de Naohida. De nouveau le cahotement d'une chevauchée fatigante.

Le chant des oiseaux, le bruit d'un cours d'eau, une vallée verdoyante et opulente débouchant sur un village accueillant et sympathique. Ici, la guerre ne semble qu'un lointain souvenir, un peu comme les miettes d'un cauchemar au réveil. Une magnifique demeure ; sur son perron, une femme qui pleure son fils. Berçant la dépouille de son enfant, Waruko raconte, la voix chargée de sanglots et de reproches, l'histoire de sa vie. Un destin tragique : une vingtaine d'année auparavant, la passion qu'elle vécu avec un homme, IUCHI Kurosho, alors daïmyo de famille. Avec la naissance du fruit de leur amour, Naohida, se pose la question du mariage ; mais le glaive des sentiments n'est rien face aux tentacules de la politique. Alors la famille reprend ses droits, faisant de leur différence d'âge (elle 15 ans et lui 35) son cheval de bataille. La jeune fille est vendue à une maison de geisha ; ainsi SOSHI Nihime, demi-sœur du daïmyo SOSHI Bantaro, perd son nom, son titre et ses droits pour devenir Waruko. Et si l'Amour ne peut finalement pas déplacer les montagnes ni faire pousser des ailes, il arrive parfois qu'il puisse donner la force de sauver l'honneur de l'être aimé. En effet, IUCHI Kurosho réussit à retrouver la "promise" qu'on lui avait volé ; il la rachette et l'installe dans un village à l'écart de tous les tracas de la vie.

Tandis que les samouraïs se voient partir de la somptueuse maison, laissant la Dame à son chagrin, il leur semble s'élever dans les airs. Ils ne sont plus désormais que des observateurs aériens, témoin de leur propre passé : sept cavaliers s'éloignant d'un village tranquille pour retourner vers la guerre, la gloire et l'honneur. Lentement, le ciel s'assombrit et, finalement, les samouraïs planent un moment dans le noir total, comme piégés entre le passé et le présent. Quand tout à coup, les images défilent dans leur tête, revoyant en une fraction de seconde toute leur vie, ou plutôt ce qui semblerait être leur avenir : le sourire torve et traitresement sournois d'Anegoshi ; il est assis dans une barque, la main effleurant légèrement l'eau, Sugaï à la barre. Anegoshi remettant un étrange masque au daïmyo du clan de la Mante, YORIMOTO Yoto. Les samouraïs de la Mante assassinant l'héritier de l'Empire, HANTEÏ Sotorii. De multiples scènes de batailles au cours desquelles les clans de la Licorne et du Scorpion dans leur ensemble se livrent à une guerre totale, massacrant femmes, enfants et animaux, brûlant les récoltes, invoquant la puissance des kamis pour dévaster irrémédiablement leurs terres. Les armées du clan du Lion répondant à l'appel de l'Empereur et embarquant sur des frégates de guerre pour châtier le clan renégat et raser l'île de la Soie. Les samouraïs, bushis et shugenjas du Crabe, se regroupant derrière les créneaux de la Grande Muraille. Les troupes de la Grue, profitant de l'absence de garnisons significatives, lançant un assaut massif sur les terres fertiles et prospères du Crabe. L'un des parchemins noirs tombant aux mains d'un shugenja ISAWA conduisant à la corruption du conseil de Cinq, dirigeants du clan du Phénix. La trahison de Shiro ISAWA se retournant contre l'Empire. Les hordes de l'Outre-Monde déferlant sur les samouraïs du Crabe, les submergeant, les exterminant. Une vague monstrueuse et grouillante, composée de gobelins, d'ogres, d'Onis et autres créatures sans noms, se répandant dans l'Empire. La mort et la désolation se propageant tel un feu de forêt… Un Kami maléfique montant sur le trône impérial sous les vivats des onis ; son sourire alors qu'il regarde les ruines d'Otosan Uchi, et plus loin celles de Rokugan.
Tous les évènements redéfilent en arrière à une vitesse encore plus importante. Et de nouveau le sourire d'Anegoshi l'apostat, toujours assis dans une barque manœuvrée par Sugaï. Anegoshi remettant un étrange masque au YORIMOTO. Les samouraïs de la Mante assassinant Sotorii. Les Licornes et Scorpions entrant en guerre totale. Un magistrat d'Émeraude, seul au milieu d'un champ de bataille, stoppant les troupes de ces deux clans en pleine charge l'une contre l'autre ; il brandit son orbe et tous les samouraïs s'arrêtent dans la plaine. Un parchemin noir remis aux mains des YOGO. Les armées du Lion, de la Grue, du Dragon et du Phénix rejoignant celles du Crabe sur les chemins de rondes de la Muraille ; face à eux, une armée d'onis à perte de vue, ça et là quelques gobelins. La charge héroïque de la cavalerie Licorne sur le flan nord des forces de l'Outre-Monde. Les armées du Scorpion arrivant enfin alors que le ciel s'assombrit de plus en plus au lointain. La terre tremblant, comme effrayée par l'approche du Kami maléfique. Les grandes portes s'ouvrant malgré le flot sans fin des hordes de créatures corrompues ; sortent les armées de la famille Yogo avec, en son centre, les parchemins noirs portés par les plus grands shugenjas de la famille et escortés par les 7 nouveaux Tonnerres : un Crabe immense, un Lion infirme, un Dragon en armure intégrale, une Grue radieuse, une Licorne montée sur son destrier de combat, un scorpion ténébreux et un Phénix tenant le dernier des parchemins noirs.
Plus rien !

Kuni Osaku et ses yorikis reprennent soudainement conscience. Ils sont assis en cercle autour d'un petit brasero éteint ; les bols devant eux sont vides. Alors qu'ils réalisent ce qui leur est arrivé, ils constatent qu'ISAWA Tu gît inconscient sur le sol, quelques gouttes de sang perlant de ses narines. Heureusement, il se réveille au moment où ses compagnons se regroupent à ses côtés.
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