1- Passage par le Clan de la Guêpe, en route vers le Moineau

Hello.
 
Est-ce qu'on joue le passage dans ce clan ? Je propose une nouveauté : un cadavre exquis. Les joueurs intéressés s'inscrivent ici. Ensuite, chacun écrit une scène, qui se termine par un problème (pour son personnage ou un autre). Le suivant à écrire repart du problème énoncé et peut le résoudre.
 
Je propose ça pour que ce soit joué rapidement, hein. Toute modification est la bienvenue

Sur le trajet vers Kyuden Suzume, Nakamuro et Shingen demandent à faire un détour vers Kyuden Ashinagabachi. Afin de ne pas perdre de temps, il est arrêté que le groupe va se séparer. Nakamuro, Shingen et [tous ceux qui voudront participer] prennent la route pour rendre hommage à Tsuruchi, daimyo fondateur du clan de la Guêpe.

Alors que le petit groupe progresse rapidement dans les gorges des montagnes de la Colonne vertébrale du monde, une étrange sensation les prend. Shingen lève la main.
« Nous aurions dû rencontrer des gardes. Mon clan n’est pas nombreux, mais il est impossible que cette voie d’accès ne soit pas surveillée. »
A peine a-t-il prononcé ces mots qu’une flèche vient se planter à 3 pas devant lui.
Shingen plisse les yeux et dit « Oh non, pas lui… »

Lors des déplacements de la troupe de yorikis, Shingen a toujours pris la tête de la colonne. Sans doute son statut d'éclaireur et sa connaissance d'un terrain familier l'ont décidé une fois de plus à devancer les autres.
Le jeune archer fait un pas de plus sans abaisser son bras. Tous ses sens sont en éveil. D'un coup, il change son arc de main, le passant dans la droite. De la main gauche, il se munit d'une flèche à la tête renflée, l'encoche et tire son trait. La flèche bulbeuse émet un sourd sifflement alors qu'elle monte dans les airs.
Ayant à nouveau changé de main, il décoche avec une rapidité surprenante une seconde flèche qui vient frapper la première et ainsi, mettre fin au sifflement.

Les bushis du groupe voit ici une curieuse façon de communiquer. En effet, une flèche sifflante émet généralement un son différent lors de sa phase d'ascension et de sa phase de descente. Lorsque le bruit s'arrête, c'est qu'elle vient de toucher le sol. Cela permet notamment de se repérer dans la brume ou de prévenir d'autres groupes. Là, le son émis ayant été coupé net au cours de la montée dans les airs, il leur aurait été difficile de reconnaître la source du bruit s'ils n'avaient pas vu Shingen faire.
Yukimori, quant à lui, voit se réveiller de lointains souvenirs plus ou moins vagues.

Shingen fait volte face et se plante devant la troupe de yorikis d'émeraude.
"Messieurs. Hâtons-nous ! Nous ne sommes plus en sécurité ici."

A peine ses mots ont-ils quitté ses lèvres qu'au loin, un son similaire répond au signal de Shingen. Un ton plus aigü et au Nord-Est.
Kumagaya s'avance et prend la parole.
"Que se passe-t-il ?"
Le samouraï du Lion est calme, mais ses muscles sont tendus, prêts à bondir sur son sabre.

Le Tsuruchi répond en invitant, d'un signe de tête, le groupe à avancer.
"Vit dans les hauteurs voisines un très vieil ours. Une bête colossale, au poils gris cendré. Ses pattes ont la largeur d'un torse adulte et ses crocs longs comme des aïguchis.
Je vous sais valeureux, samouraïs-san. Mais laissez vos lames au sec. Elles ne vous seront d'aucune utilité contre lui."


[...]

Spoiler:

Yukimori écarquille les yeux :

" Un vieil ours qui ne craint aucune arme ? Comment est ce possible mon ami ? est-ce un fantôme ?..."

Yukimori semblait vouloir poursuivre sa tirade par une énumération désinvolte d'hypothèses farfelues lorsque que le cri de rage d'un terrible fauve vient couvrir le son de sa voix. Le shugenja et ses compagnons sentent l'air trembler, le sol vibrer et l'écho du rugissement vibrer dans leur poitrine.

Sans plus attendre Shingen se met a courir : "Vite par ici !"
Le groupe répond immédiatement à l'injonction de l'éclaireur et fonce dans la forêt, sur une sente étroite.
La course des samouraï est ponctuée par les rugissements de plus en plus proches et oppressants de la créature, qui les a pris en chasse.
Lancés à toute allure à la suite de Shingen, ils ne semblent pas gagner de terrain, pire les rugissements viennent tour à tour de différents endroits : de derrière , de la gauche, de la droite.. puis du bosquet juste devant les fuyard...

Toute issue semble vaine, même Shingen reste un moment interloqué, Kumagaya est le premier à réagir et hurle des ordres précis afin que les samouraïs s'organisent en position défensive... et alors que les sabres "inutiles" sortent de leurs fourreaux, l'ours gris majestueux sort des frondaisons pour imposer sa stature hors du commun face à la troupe...
Jamais les samouraïs n'avaient été confrontés à un tel représentant de la nature sauvage...

L'ours par sa taille, sa masse musculeuse, son oeil vif et scrutateur, la gueule énorme aux babines retroussées, surpasse toutes les références du règne animal...
Il avance pas à pas vers la troupe, se dirige droit vers Yukimori, et pousse son plus puissant rugissement à quelques centimètres du visage du Shugenja, la tête de ce dernier manquant de disparaître dans les crocs acérés de l'animal.

Yukimori tombe à genoux comme sonné et se prosterne devant l'ours :

"Pitié ! Pitié vénérable Kuma, noble esprit protecteur de la nature sauvage, gardiens des forêts brumeuses et maître des monts venteux...
Le misérable shugenja qui se prosterne devant toi implore ta pitié"

L'ours recule d'un pas, et se pourlèche les babines en émettant un grognement sourd, plus doux... comme plaintif ou inquiet :
Yukimori relève la tête interloqué

"... malheur.. comment ai-je pu oubl...
oui, vénérable Kuma, je suis très en retard, la honte et la misère s'abatte sur moi...
oui je comprend... le travail de Kuma Sobo a commencé et son enfant se présente mal... Vite, conduit nous a elle, je l'aiderai du mieux que je pourrai"

[...]

Le groupe de yoriki regarde Yukimori s'enfoncer dans les bois escarpés à flanc de montagne, Grand Kuma sur les talons. A leur départ, Shingen a voulu s'engager à leur suite mais le grondement de Grand Kuma n'a laissé aucun doute au jeune homme sur le fait qu'il n'était pas convié.

(Parfois, il est utile d'illustrer un peu...)

Reprenant leur marche, le groupe de Yorikis ne tarde pas à croiser les premiers scouts du clan de la Guêpe. Ces derniers, un peu angoissés, s'enquièrent de savoir s'ils ont croisé le "monstre" ou aperçu des troupes militaires hostiles.

Shingen remarque rapidement que les patrouilles ont été renforcées. La présence seule du Grand Kuma dans les parages ne saurait l'expliquer...

Enfin, à la fin de la journée, la place forte du clan de la guêpe se dessine devant eux, à flanc de montagne. Celle-ci n'est guère plus qu'un gros fortin de pierre et de bois auxquels un village s'est greffé. Mais il contrôle une passe stratégique dans les montagnes leur explique Kumagaya. Ce col est en effet un des rares passages qui permet l'accès à la fois aux terres Lion par le grand lac au nord, aux terres Grue vers le couchant et à celles du Scorpion vers le sud.
Lorsqu'ils traversent le village puis entrent dans la citadelle, les yorikis prennent rapidement conscience que la guerre se prépare ici.

Aux quelques questions qu'ils posent à propos de la situation, ils ne reçoivent pas de réponse claire.
Après une rapide pause pour déposer leurs affaires dans un baraquement sommaire mis à leur disposition, les yorikis et le diplomante du clan de la Mante sont reçus par le daïmyo du petit clan lui-même.

[...]

Les samouraïs se présentent, rafraichis, devant le daimyo Tsuruchi, fondateur du clan de la Guêpe. Comme le proclame la rumeur, il ne porte aucune lame à sa ceinture, mais un magnifique arc de couleurs rouge et noir.

Shingen se prosterne très bas devant son daimyo, et les autres présentent respectueusement leurs salutations.
Au moment où Tsuruchi s'apprête à adresser la parole à ses visiteurs inattendus, des cris retentissent à l'extérieur.
Un soldat de la Guêpe surgit à la porte.
"Seigneur Tsuruchi, seigneur Tsuruchi, des mercenaires viennent du Nord, des terres du Lion ! Ils ont dépassé le premier avant-poste ! Ils l'ont pris par surprise ! Nos sentinelles se regroupent, mais l'ennemi avance vite !"

[...]

(allez, ça pulse ! )

Spoiler:

Le seigneur Tsuruchi reste impassible. De sa voix rauque, un peu éraillée (il aura pu être chanteur dans une comédie musicale parlant d'une cathédrale de France), il jette à son vassal un ordre sec.
"Rassembler la Légion Tsuruchi !"

Alors que l'écho de l'ordre se protage dans le chateau de proche en loin... "Rassembler la Légion Tsuruchi... Il faut réunir la Légion Tsuruchi... Réunissez la Légion..." ...le daïmyo reporte son attention sur le groupe agenouillé devant lui.
Le visage fermé, presque hermétique, il détaille sans un mot les samouraïs.
Un Lion... manchot ? Intéressant ! Un Dragon, une Licorne... un scorpion !... un Mante... et... Shingen ?
Le maître des lieux reste encore un instant immobile, il semble attendre quelque chose. Pourtant l'étiquette veut que ce soit lui qui parle en premier.

Tout à coup, après un lourd et pesant silence d'une ou deux minutes, pendant lesquelles certains yorikis avaient des fourmis dans les lèvres, le timbre sourd et cuivré d'un cor retentit dans l'enceinte de la citadelle.
Aussitôt, un sourire apparait sur le visage du daïmyo.

Comme en réponse au son du cor, une clameur formidable et assourdissante se lève de la cour extérieure. Le sourire de Tsuruchi disparait. Il claque trois fois dans ses mains ; aussitôt 4 des 8 soldats de la garde d'honneur sortent au pas de course.


[...]

Tsuruchi laisse encore un instant mariner ses invités, et fait quelques pas jusqu'à une fenêtre proche.

De la cour monte le chant de guerre de centaines soldats, un chant dont les paroles retracent le récit de la reconquête des terres familiales par Tsuruchi lui-même.

Le Daïmio revient au centre de la salle affichant un air satisfait, tandis que ses invités se lancent des regards interrogateurs : comment font-ils pour réunir autant d'hommes prêt à la guerre réunis aussi rapidement ?

levant un sourcil inquisiteur, Tsuruchi tourne son regard vers Shingen, tout en s’adressant à la petite troupe.
"Bien samouraïs, allez-vous vous décider à me dire ce que vous venez faire ici ? Comme vous pouvez le constater je n'ai que peu de temps à vous consacrer"

[...]

Shingen s'incline à nouveau profondément et prend la parole.
"Puissant Tsuruchi-san, laissez-moi vous présenter mes compagnons de voyage.
Le glorieux Mirumoto Shiryu-sama, Premier Yoriki du grand magistrat d'Emeraude Kuni Osaku, invaincu au combat et pourfandeur d'Oni renommé. Le maître statège Ikoma Kumagaya, ainsi que le talentueux Yogo Akira et la redoutable Otaku Katsumi, tous trois également yoriki d'Emeraude au service du magistrat. Et, son excellence Nakamuro, conseiller particulier et ambassadeur du daïmyo du clan de la Mante, Yoritomo-san, récemment intronisé à la tête du Clan.
Ces glorieux samouraïs ont souhaité vous présenter leurs hommages aussi les ai-je menés à vous et je leur cède donc la parole.

Ah oui ! L'un de nos compagnons, Yukimori-san, a été retenu en forêt du fait de sa charge de shugenja. Il semble être parti porter secours à Kuma, l'Ours Redoutable. Je pense qu'il rejoindra la citadelle d'ici la fin du jour au plus tard."

A nouveau Shingen se prosterne.
Tsuruchi, quant à lui, émet un claquement de langue dédaigneux en toisant les yorikis du regard.
"Hum... Tout ça pour ça ? Hum... Venons-en au fait, si vous le voulez bien, samouraïs des Forces d'Emeraude !
Hum...
Vos visages me semblent familiers..."

[...]

"Noble Tsuruchi-sama, notre visite est avant tout une visite de courtoisie. C'est pourquoi je suis porteur d'un cadeau de mon maître Yoritomo-sama, qui vous transmets ses plus sincères salutations. Peut-être pouvons-nous remettre à plus tard le cérémoniel, et vous prêter assistance contre les fâcheux qui envahissent vos terres ?"

Tsuruchi: "Assistance ? Ma légion saura se débarrasser de quelques mercenaires sans assistance ! Pour qui vous prenez-vous ?"

Nakamuro: "Loin de moi l'idée de remettre en cause la compétence de vos valeureux samouraïs. J'ai pu constater de visu l'entraînement poussé dont a bénéficié Shingen. Mais étant moi-même d'un clan dit mineur, je sais combien est nu le dos sans frère. Ne dit-on pas "l'union fait la force", Tsuruchi-sama ?"

Tsuruchi: "Je vois. Au moins, la raison de votre présence est claire. Samourais, nous reparlerons de tout cela plus tard. Venez si vous le souhaitez, mais je vous déconseille d'intervenir. Nos flèches atteignent toujours leur cible, mais je ne peux pas en dire autant de nos adversaires."


Dans la cour, Tsuruchi rejoint ses hommes, et la légion se met en route vers le nord. Les yorikis et leurs compagnons suivent de près le gros de la troupe.

La tension chez les Guêpes augmente alors que la zone envahie se fait plus proche. Les premiers éclaireurs reviennent faire leur rapport, qui déclenchent une salve d'ordres de Tsuruchi, suivi d'un éparpillement de ses soldats dans les contreforts rocheux.

Le temps suspend son vol, avant le premier engagement lorsque...

Un rugissement effroyable résonne entre les montagnes !

[...]

Du flan gauche du déploiement guêpe déferle une horde de guerriers portant les tenues sauvages des rudes montagnards.

Ces clans traditionnellement amicaux envers la Guêpe ont visiblement profité des mêmes largesses que les mercenaires qui ont franchit le col, c'est en tout cas ce que l'acier neuf et brillant brandi par certains de leur guerriers laisse entendre.

Les premiers traits s’abattent sur la charge hurlante des montagnards quand un autre mouvement fait face au déploiement guêpe. Des mercenaires lourdement armés passent un petit escarpement et progressent d'un pas rapide portant devant eux de larges panneaux d'osiers et de bambous tressés destinés à se protéger des flèches.

Faisant front à gauche et en face, en situation de dénivelé défavorable, le conflit semble mal engagé pour les guêpes.

[...]

(allez, deux ou trois actions d'éclat que diable, faites vous plaisir... rmq : yukimori n'est pas près à vous rejoindre avant le lendemain matin.. )

Tsuruchi, perché sur un cheval arborant la banière du clan, aboye un ordre surprenant :
"Faucheurs, en place !"

Les gunsos de la Légion Tsuruchi lancent leurs ordres et le bataillon de 200 hommes s'ouvre en deux. La partie gauche fait front à la charge. Le flanc droit se tourne vers la gauche (face à la charge aussi). Et entre les deux, une quinzaine d'hommes se mettent en place, seuls face à l'avancée des mercenaires.

Shingen, placé en retrait de la Légion avec ses compagnons yorikis, s'approche de Shiryu et lui donne un léger coup de coude dans le bras gauche.
"Regardez Mirumoto-sama ! Et dites-moi ce que vous en pensez."
Shingen s'est exprimé assez fort pour être entendu de l'ensemble de ses compganons. Nul doute que si la phrase s'adressait à Shiryu, le message, lui, était envoyé à Kumagaya le grand stratège.

L'instant d'après, une double salve de flèches, tirées des deux flancs de la Légion Tsuruchi, vient briser la charge des montagnards. Ici, une flèche arrache une rotule alors qu'un autre trait vient se ficher dans l'oeil du pauvre bougre. Là, un montagnard se retrouve épingler par le bras à un arbre. Là-bas encore, un soldat dévalant la pente est projeté en arrière sous l'impact simultané de trois flèches en plein torse. Une tête roule à bas de la pente, son propriétaire restant quant à lui quelques dizaines de mètres plus haut...
La double volée de flèche aura suffit à réduire le nombre de montagnard à peau de chagrin. Les quelques bougres restants ralentissent l'allure, tout à coup hésitant devant un tel massacre, ou bien cherchent un abri de fortune.

Les Faucheurs de la Légion Tsuruchi sont, eux, désormais en place. La charge face à eux est moins rapide. Les soldats encuirassés sont ralentis dans leur mouvement par les panneaux portés devant eux.
Tsuruchi, debout sur ses étriers, est maintenant au centre de la ligne composée des 14 archers et lui-même. Les hommes, l'arc au point, flèche encochée, respirent profondément. Leurs arcs se tendent à l'unisson et les 15 traits transpercent l'air alors que chacun expire.
L'envol est moins impressionnant que les centaines de flèches tirées quelques secondes plus tôt. Mais le résultat est autrement plus incroyable : toutes les flèches touchent leur cible malgré la palissade bambous dressée devant les soldats. Certains traits frappent aux chevilles, d'autres transpercent littéralement les boucliers tressés. Enfin, deux flèches ont une course surprenante : celle de Tsuruchi, à l'empennage rouge et noir ricoche sur le bord d'un panneau pour venir frapper le soldat d'à côté. Alors que celui-ci s'écroule, il laisse tombé sur bouclier en bambous pour laisser apparaitre une flèche fichée dans son orbite droit. La seconde flèche époustouflante est tirée par l'un des membres de la garde d'honneur du daïmyo ; son trait s'envole sur le côté, semblant raté complètement sa cible mais un coup de vent vient rabattre la flèche vers la troupe et qui finit donc sa course dans un soldat deux rangs en arrière.

Le bilan est sans appel : sept valeureux montagnards restent encore debout et la première ligne de soldat est tombée, malgré leur protection.
Alors que les gunsos appellent à la charge, les deux flancs d'archers prennent une formation triangulaire et pilonnent sans relache les soldats en armure.

Tout à coup, Shingen bondit à bas de son poney et fait volte face. Se trouvant entre les membres de la Légion Tsuruchi et les yorikis, il bande son arc et crie à ses compagnons : "Derrière !"


[...]

Les yorikis se retournent tous comme un seul homme au cri de Shingen.
Face à eux se trouve une troupe importante de samurais en armure. Ils ont surgit de nulle part et leur présence n’a été repérée qu’au dernier moment par l’oreille attentive du jeune archer. Les soldats, vêtus d’une armure légère rouge et noire, sont prêt à charger la Légion Tsuruchi. Les yorikis, sur leur passage, ne sont sont qu’à quelques dizaines de mètres d'eux. Kumagaya et Akira reconnaissent le mon de la famille Bayushi sur la plupart de leur effets.

Le fougueux Shingen n’hésite pas longtemps et tire une première flèche dans leur direction. Mais celle-ci change brutalement de trajectoire à cause d’une bourrasque qui s’est levée soudainement. Nul doute que les bushis du clan du Scorpion sont protégés par au moins un shugenja.
Le Lion à Trois Pattes prend la décision de s’écarter du chemin et commence à escalader un gros rocher sur le flanc de la montagne afin de prendre de la hauteur et évaluer la situation. Katsumi, qui a fait demi-tour avec son fidèle destrier, dégaine son no-dashi et interroge du regard Shiryu. Ce dernier ne bouge pas et mais semble prêt à en découdre. Akira, quant à lui, semble avoir disparu comme à son habitude. Nakamuro semble plus décontenancé et se met à fouiller dans son sac de voyage à la recherche d'un némuranaï, tandis que ses hommes se mettent en place pour le protéger.

En face, sur un ordre court et discret venant de l'arrière de la troupe, les bushis commencent à charger alors que les hommes de Tsuruchi n’ont pas encore remarqué la présence de ces invités surprise…

[...]

Kumagaya vif malgré son handicap et son armure légère observe le champ de bataille, alors que les hommes de Tsuruchi surpris par la charge des bushis scoprions opérent une manoeuvre de replis détachant deux de leurs hommes chargeant trois flèches par tir.

Alors que ces dernières devraient dessimer les rangs adverses, ils semblent que les kamis de l'air ne soient pas du côté du clan mineur.

Kumagaya adresse quelques gestes à ces compagnons en contrebas, qui comprennent tout de suite qu'il a localisé le shugenja adverse. Ce dernier se tient dans l'ombre d'un contrefort protégé par plusieurs bushis.

Alors que les deux archers de Tsuruchi se font tailler en pièce, une flèche atteint enfin son but, les kamis de l'air auraient-ils virés de bord ?

Kumagaya aperçoit le shugenja masqué s'effondrant, Akira se tenant derrière lui, il fait face désormais aux bushis de son clan. A 5 contre 1 tiendra-t-il longtemps ?

En contrebas, les assaillants scorpions et mercenaires encerclent la position de Tsuruchi et des yorikis. Ils ont cependant pu se réorganiser.

Le dernier acte est indécis...

De son imminence rocheuse, Kumagaya observe la scène. Il y a quelque chose qui ne va pas. Alors qu'il se creuse les méninges rapidement, il reconnaït le frisson qui lui parcours le dos, le Lion Perdu est là à ces côtés.
"Lents pour des bayushis, tu ne trouves pas ?"
A cet instant, le Lion-à-trois-pattes comprend ce qui le génait tant : les guerriers sont déguisés en samouraïs du Clan Scorpion.

Au centre de ces forces, Tsuruchi lance un cri de ralliement, repris par tous ces hommes. Le carnage de la bataille éclate.
Les bushis noir et rouge ne font pas dans la finesse et attaquent sans distinction le clan de la Guêpe et les yorikis. Bien mal leur en a pris. Ils ne sont clairement pas de taille contre ces derniers. Shiryu, tel une tornade virvoltante, décime ses adversaires avec aisance et une pointe de frustration. Akira met un point d'honneur à montrer à ses opposants le vrai talent des Scorpions. Katsumi et son destrier marche littéralement sur ses ennemis avec un rictus malsain aux lèvres. Nakamuro et ses hommes tiennent en respect les agresseurs.
Shingen a quant à lui rejoint la Légion et fait front auprès de son daïmyo. La Légion Tsuruchi n'a pas volé sa réputation malgré les lourdes pertes qu'elle subit.

Sur le versant en face de Kumagaya, un chevreuil quittant l'abri de la forêt attire son attention. Avec un tel raffut, quelque chose a dû le pousser à sortir des bois. Le stratège du Lion scrute avec attention...
Là ! A la lisière du bosquet : une silhouette encapuchonnée.


[...]

Soudain, Dame soleil semble se voiler et se détourner. Une ombre inquiétante s'étend et obscurcit la vallée où se déroule le combat. Le vent redouble de violence et pourtant la brume qui sort du bosquet où se tient l'homme encapuchonné se répand, épaisse, sans se dissiper sur le champs de bataille faisant disparaître les combattants. Tsuruchi bande son arc et vise la silhouette. Son trait part, la trajectoire est directe, pure. Le projectile file à toute allure et ... traverse la silhouette sans s'arrêter.

Dans le chaos qu'est maintenant le champ de bataille, les combats ont du mal à se distinguer les uns, les autres.
Soudain, un cri de douleur capte l'attention des yorikis : Tsuruchi se tient le flanc ensanglanté... Son visage est crispé dans un rictus de haine plus que de douleur :
" Montrez-vous, fourbes !! Osez m'affronter en face, chiens !! "
Une flèche apparaît lorsqu'elle se fiche dans la cuisse du daïmyo qui doit mettre un genou à terre.
Sa garde rapprochée se resserre autour de Tsuruchi mais ne sait que faire... alors qu'une nouvelle flèche apparaît dans son épaule.
Tous cherchent à identifier le ou les archers mais sans succès dans la brume épaisse.
Le vent redouble d'intensité sans pour autant disperser la brume et semble porter une voix :
" Tu vas mourir petite guêpe prétentieuse et arrogante... ta prétention ne saurait rester impunie, misérable cancrelat ! "

Shingen décoche plusieurs traits pour protéger son daïmyo mais sans réel résultat. Les yorikis se démènent comme de beaux diables mais le chaos et la confusion les désorientent. Nakamuro semble très concentré et ordonne à sa suite de le protéger tout en se rapprochant de Tsuruchi.
Lorsqu'il passe à proximité des yorikis, Nakamuro gronde :
"Tueurs des ombres... invisibles, des assassins scorpions ! Prenez garde. "

Alors que la situation prend une tournure vraiment désespéré pour Tsuruchi et ses hommes, un grondement assourdissant retentit et résonne dans la petite vallée, faisant vibrer les entrailles de tous les guerriers encore vivants. Un ours gris argenté gigantesque se dresse dans le bosquet, son hurlement a déchiqueté la silhouette encapuchonnée. La brume, balayé par un vent tourbillonnant se dissipe enfin révélant le carnage. Il reste moins d'un quart de la légion Tsuruchi... Les assaillants ne sont guère plus vaillants et se débandent rapidement.
Le calme revient vite tandis que la légion Tsuruchi se regroupe autour de son daïmyo et l'escorte à son palais.

Sortant du bosquet d'un pas tranquille, appuyé sur son batôn, Yukimori se dirige droit vers ses compagnons... Grand Kuma a disparu subitement avant son arrivée.

(...)

Kumagaya va à la rencontre du shugenja. Un fois à proximité, il s'adresse à l'ami de la nature.
" Tu pourras remercier de notre part le vénérable Kuma. Sans son aide, je ne sais pas ce qu'il se serait passé. "

Puis kumagaya pose sa main sur l'épaule du ronin et continue son chemin vers le bosquet. Il semble vouloir se diriger vers l'endroit où se tenait l'ours et la silhouette.

Yukimori regarde s'éloigner le Lion d'un air songeur, puis rejoint les autres et s'adresse à eux.
" Mes amis, la vie et la mort cohabitent avec une étrange intensité dans ces montagnes sauvages, proies et gibiers ne sont pas toujours ceux que l'on croit. (il étudie ses compagnons du regard pour voir s'ils n'ont pas été blessé) Mais je vois que vous avez su rester du bon côté. Je vais porter mon humble assistance à ceux qui en ont encore besoin... prions les kamis de ces lieux pour leur générosité, tout ceci aurait pu être bien pire... "

Le solide Shiryu, touché mais ne laissant rien paraître, finit d'essuyer ses lames et répond:
" Et nous pourrons ajouter une prière à Fukurokujin, la fortune de la sagesse et de la miséricorde. "

Le shugenja salue son compagnon Dragon et part en direction du palais sans attendre son reste. Les autres lui emboitent le pas. Ils seront rejoint par le Lion à Trois Pattes quelques dizaines de minutes plus tard.
Sur le retour, ils croiseront des étas accompagnés de quelques samurais, puis plus tard, d'autres etas avec des chariots tirés par des boeufs. Il y aura un grand buché ce soir.

[...]

Quelques heures plus tard, une fois les plaies de chacun pansées, et de nombreux mots échangés sur les sombres machinations qui ont vu un étrange être de brume porter la mort dans les montagnes du clan de la Guêpe, Yukimori convie ses compagnons à participer à une prière pour accompagner les victimes du jour dans leur grand voyage dans le monde des morts...

Après ce moment de recueillement, Yukimori prépare une infusion d'herbes sauvages au parfum printanier. Il sert les samouraï, puis se lève et arpente un petit périmètre avant de s'adresser à eux... prenant le ton que ses amis lui connaissent bien lorsqu'il conte des histoires...

"Je vois que vos regards portent une question silencieuse... une question à propos de Grand Kuma et de ce qu'il a bien pu m'emmener faire dans les montagnes...(il sourit avec malice)
Et bien, Grand Kuma savait, je ne sais par quel mystère, que j'étais friand d'histoires et de légendes... et il tentait à me raconter la sienne.. laissez moi, si vous le voulez bien, vous la raconter à mon tour..."

(je vous invite à lire "la légende de Grand Kuma" dans la section Bibliothèque / Nouvelles avant de revenir ici pour éventuellement poursuivre nos échanges)

[...]

Shingen, les yeux encore rougis par les larmes versées alors qu’il priait avec ferveur, se redresse, gonfle le torse, se frotte le bout du nez et prend la parole.
"Samouraï-san, il se fait tard. Le daïmyo Tsuruchi doit actuellement prendre un repos amplement mérité ; mais nul doute qu’il nous convoquera aux premières lueurs de l’aube demain. Ou peut-être même avant : c’est un homme qui dort très peu.
Aussi, laissez-moi donc vous conduire chez mon père. Il sera assurément ravi de faire votre connaissance et de discuter avec d’honorables et glorieux yorikis d’Emeraude. Par ailleurs, vous pourrez vous reposer loin de l’agitation militaire de la forteresse."

Après un rapide conciliabule, Shingen informe la garde de leur destination et conduit la troupe de yorikis à travers les voies sombres de la ville. Après quelques minutes seulement, ils arrivent devant une assez grande demeure ; celle-ci, bien que de belle taille, est visiblement modeste par rapport à ses voisines. Les boiseries extérieures sont sobres et dénuées d’un travail artistique. Les marches d’accès du perron sont de bois alors que les autres bâtisses y ont préférés la froideur de la pierre. Pourtant, la maison attire irrémédiablement l’attention dans la rue grâce aux innombrables bandeaux de tissus accrochés à la poutre maîtresse. Ces langues blanches pendantes portent toutes une courte prière finement calligraphiée. Et l’œil raffiné des samouraïs accompagnant le jeune Shingen note immédiatement qu’un soin tout particulier a été apporté à la disposition de chaque prière.

Shingen s’agenouille devant la porte et toque. Un homme d’âge mûr ouvre la porte. Sa barbe grise est travaillée avec sophistication et ses vêtements sont de bonnes factures. Il balaie du regard l’assemblée de yorikis et finit sur Shingen.
"Ah ! Entre mon garçon ! Ta mère se faisait un sang d’encre. Nous avons entendu parler de ta venue puis de l’attaque. Tu sais comment elle est ?"
D’un geste du bras, il invite les samouraïs à entrer. "Entrez nobles samouraïs ! Dame Naya va vous recevoir."
Il s’incline pour les saluer avec respect. Puis, alors que Yukimori entre en dernier, il se redresse et le fixe du regard. Ses épaules musculeuses et tombantes se carrent. Son visage se fige puis…

Un sourire narquois apparaît.
[…]

Tandis que Yukimori pénètre dans la demeure, le gaillard s’adresse à lui d’une voix presque sépulcrale.
"Alors Yukimori ? On fait partie du beau monde maintenant ?"
Puis éclatant de rire, l’homme enserre de son bras puissant les épaules du shugenja itinérant.
D’une voix plus douce et normale, il reprend :
"Cher ami ! Je suis content de te revoir. Entre donc, aller ! Nous sommes tous fier de t’avoir parmi nous ce soir.
Shingen, mon petit ! Va prévenir ta mère veux-tu ?"
Le jeune archer s’exécute sans ciller.

Les yorikis sont conduits dans une vaste salle à la chaleur plaisante. La fraicheur étant tombée avec la nuit, les samouraïs n’apprécient que d’avantages la présence des deux braséros.
Après que leur hôte les ait installés sans chichi, il s’éclipse. Shingen arrive à ce moment et regarde avec un sourire empreint de fierté et d’amusement son ami Yukimori. Il s’adresse finalement à l’ensemble du groupe.
"Samouraïs-san ! Matsuda, mon père, n’est pas présent ce soir. Il est retenu à la frontière par les manœuvres militaires de nos éminents voisins. Mais Jigoro, que vous venez de rencontrer, m’a apprit qu’il devrait être de retour demain dans la journée. Ma mère arrive d’ici quelques instants. Veuillez prendre patience et l’excuser de ce contre-temps.
J’ai demandé qu’une collation vous soit apportée ; cela ne devrait plus tarder."
Ensuite, le jeune garçon occupe ses invités en leur contant quelques hauts faits de sa famille, sans outrecuidance ni surenchère.

Très rapidement, une femme, la trentaine bien conservée, fait son entrée. Elle porte un kimono de soie finement taillée et décoré avec grand soin. Nakamuro, en grand expert d’objet précieux, note toutefois qu’il ne s’agit pas là d’un article des plus luxueux ; il le qualifierait plutôt de simple mais très élégant. Le calme et la sérénité qui transpire de cette femme n’est pas sans rappelé l’essence volontairement monastique de la demeure : en effet, la pitié affichée dès la façade, la décoration ascétique des pièces font échos à la zenitude de la maîtresse de maison.
Elle tient dans les mains un plateau recouvert de petits encas qu’elle présente tour à tour à ses convives avec élégance et raffinement. Pendant ce temps, Shingen la présente.
"Samouraïs-san ! J’ai le plaisir de vous présenter ma mère, Kitsune Naya, femme de Matsuda, fidèle lieutenant du seigneur Tsuruchi-sama… Shingen marque une très courte pause pour laisser poindre un peu de suspens. "sœur de Kitsune Sojin-san."

"Yorikis-san. Soyez les bienvenus dans mon humble demeure."
Elle s'assoit, lisse son kimono comme seule les femmes savent le faire en public et reprend après les avoir tous regardés avec douceur.
"Vous semblez porter une grande fatigue en vous."


[...]

Spoiler:

Yukimori regarde tout à tour les puissants samouraïs qui composent la troupe hétéroclite un peu empruntée dans ce havre de sérénité.

Shingen sourit et affiche une joyeuse fierté
Akira observe les détails de la pièce de son air le plus mystérieux,
Shiryu reste silencieux et impassible comme la montagne sous la neige,
Nakamuro semble absent,
quant à Kumagaya son regard sévère mais juste est aussi lisible que les innombrables traités hermétiques qui font grincer les armoires de la bibliothèque Akodo...

Etant donné que personne ne semble vouloir répondre à la maîtresse des lieux, le ronin s'avance.

Mon coeur s'illumine de la chance d'être à nouveau amené en votre douce présence Kitsune Naya San, et je me réjouis de vous voir si rayonnante.
Les humbles samouraïs qui s'inclinent devant vous portent la fatigue de longs et tragiques combats, ainsi que le poids d'importantes responsabilités... mais je suis certains que leurs fardeaux s'allègent à mesure qu'ils s’imprègnent de la sérénité de votre demeure...
Il se tourne vers le samouraï le plus proche (1D4 : Akira).. prenez garde ami scorpion, vous perdez déjà contact avec le sol...

Yukimori salue en souriant de sa propre blague et recule d'un pas pour céder la parole.

[...]

(Je propose d'en terminer là car je ne sens pas une grande motivation/disponibilité des participants)

A ces mots, Nakamuro semble se réveiller de la torpeur qui le tenait jusque là.
Prenant la parole, en courtisan averti, il complimente l'hôtesse sur son accueil, sa demeure, son jardin et sur la qualité des estampes qu'il a pu apercevoir rapidement. Faisant preuve d'un sincère intérêt, Nakamuro interroge Naya sur les coutumes du clan du Renard et du clan de la Guêpe.
Rapidement, les autres yorikis sont pris d'une douce torpeur et après le diner, ils quittent un à un les convives pour prendre un repos bien mérité.

Le lendemain, avant leur départ, les yorikis sont reçus par un Tsuruchi convalescent qui se montre plus loquace que la première fois. Il remercie les yorikis pour leur aide, promet d'honorer Grand Kuma et de faire cesser les pollutions dans les rivières de la montagne et leur offre l'hospitalité du clan de la Guêpe quand ils le désireront.
Profitant de l'occasion, Nakamuro demande une audience privée qui lui est accordé et c'est bien après la mi journée qu'un Nakamuro tout sourire rejoint la troupe pourtant prête au départ depuis de longues heures.

[fin]

ben voilà !