Shiro Megumi
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aventures dans l'empire d'Emeraude
 
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 Nouvelle - Un rêve étrange

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Shingen

Shingen


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MessageSujet: Nouvelle - Un rêve étrange   Nouvelle - Un rêve étrange Icon_minitime9/10/2006, 18:29

Le couple, à genou face à face sur le tatami, s’observe silencieusement. La table basse, sur laquelle sont posés les restes d’un thé parfumé préparé à la perfection par le jeune homme, a été écartée. Au dehors, tout n’est que silence et tranquillité ; l’heure du tigre indiquant le milieu de la nuit a sonné depuis bien longtemps. La jeune femme sait pertinemment que sa réputation pourrait en pâtir si on la savait, seule, en compagnie d’un homme à cette heure si tardive ; pourtant, en cet instant, elle n’y songe pas du tout. La seule chose prioritaire pour elle en ce moment est de ne pas montrer sa fatigue car il lui reste encore tellement à apprendre de son interlocuteur. De son coté, le jeune homme résiste lui aussi contre l’envie de bailler mais il est trop grisé par la présence de la superbe jeune femme face à lui pour s’avouer vaincu par l’épuisement. Cela fait près de cinq heures qu’ils sont là, seuls tous les deux, à parler de leur éducation et de leurs projets d’avenir ; et pourtant, le jeune samouraï a l’amer sentiment de n’avoir pas encore eu le temps de parler.

Alors qu’il s’apprête à poser une nouvelle question à la jeune femme, le shugenja du Phénix remarque que sa compagne penche légèrement la tête vers l’avant puis la redresse subitement en papillonnant des yeux. Elle est sur le point de s’endormir assise ; il est incorrect de continuer !
- « Hannako-san ? Sans vouloir vous paraître rustre, je crois que nous avons très amplement profité du temps qui nous a été accordé pour faire connaissance. Ce fut un véritable honneur et un réel plaisir de partager le thé en votre compagnie. Mais je crois qu’il serait plus raisonnable de retourner à nos appartements respectifs.
- Le plaisir a été entièrement partagé ISAWA Tu-san ! C’est très délicat de votre part d’avoir souhaité que nous fassions connaissance avant notre mariage. Je désire une nouvelle fois vous exprimer ma gratitude. »

De légers bruits de pas se font alors entendre dans le corridor menant au salon. « Voici justement votre servante venue vous prévenir de l’heure avancée ! » dit le jeune Isawa dont la fatigue semble avoir altéré son jugement. En effet, en temps normal, son sang n’aurait fait qu’un tour en entendant ces pas feutrés car quelle servante digne de ce nom pourrait se permettre d’approcher si discrètement une pièce silencieuse où se trouvent deux samouraï qu’elle doit interrompre. Mais ce soir, aucun des deux jeunes gens ne prête attention à ce détail.
Se levant pour raccompagner la demoiselle à la porte, Tu sent ses jambes se dérober sous lui. « C’est étrange, pensa-t-il, jamais l’excitation n’a cédé aussi vite la place à la fatigue. Il n’est pourtant pas si tard et la méditation de cette après-midi m’avait considérablement ressourcé. » En avançant d’un pas de plus vers la porte, il fit trembler la flamme de la bougie posée sur la table. A cet instant, tout va très vite : le changement soudain d’éclairage révèle une ombre fine et élancée derrière la porte de papier. Regardant par dessus l’épaule d’Hannako, Tu comprend immédiatement qu’il ne s’agit pas du kimono d’une dame de compagnie ; la posture de l’intrus indique qu’il s’apprête à porter un coup à travers la cloison, atteignant ainsi sa promise totalement embrumée par le sommeil. En moins de temps qu’il ne faut pour y penser, Tu fait appel au pouvoir des Kamis pour s’approprier la force et la vigueur de l’inconnu. Il saisi ensuite Hannako par les épaule pour l’écarter du danger ; malheureusement, la fatigue et la peur l’abusent ; aussi, dans sa précipitation, se laisse-t'il emporter par son mouvement : la samouraï-ko se retrouve projetée au milieu du salon et Tu finit sa course dos à la porte. Le coup ne se fait pas attendre et le sabre de l’assassin vient mordre la chair du shugenja entre les deux omoplates. Faisant volte face le bras droit tendu, Tu déchire la feuille de riz du panneau coulissant et atteint son adversaire d’une formidable claque à la base de l’oreille. Le craquement sinistre des vertèbres de l’assassin rassure le jeune Phénix sur l’issu du combat car pour sa part, celui-ci est terminé : il s’effondre à la fin de son mouvement, ivre de fatigue et de douleur. La dernière chose dont le jeune homme a conscience est le bruit d’un pot qui se brise lors de la chute du corps de son agresseur et l’odeur forte du saké se répandant sur le plancher.


Le magistrat KUNI Osaku se réveilla en sursaut, trempé de sueur, un désagréable goût de sang dans la bouche. Tandis qu’il massait sa mâchoire encore crispée par ce cauchemar, il en revit la dernière image : un de ses yorikis étendu sur le sol, une large plaie dans le dos d’où s’écoule un flot écarlate. Un rêve bien étrange en réalité et assurément annonciateur d’une mauvaise journée, se dit-il.

Le soir venu, après un accueil cordial à Shiro SOSHI, le magistrat d’émeraude fit le point sur sa journée. « Finalement, je crois avoir été un peu alarmiste ce matin », songea-t-il alors qu’il pénètrait dans l’eau brûlante de la salle des bains où l’attendaient ses fidèles yorikis. S’immergeant complètement dans l’eau pour délasser ses muscles de la journée de chevauchée, il se rappela que le temps n’avait vraiment pas été clément aujourd’hui. A son arrivée à la citadelle, il s’était attendu à une attitude plus froide de la part du seigneur SOSHI car il sait bien que sa présence crée généralement des tensions. Par ailleurs, l’accueil aurait été sûrement encore meilleur s’ils n’étaient pas arrivés si tard à la forteresse. Il se souvint alors qu’il devait ordonner à ISAWA Tu de prendre sérieusement des leçons d’équitation, son équilibre lors du voyage avait été rien moins que précaire. Se tournant vers son conseiller occulte qui baignait non loin de lui, le seigneur KUNI aperçut, barrant le dos du shugenja de la clavicule gauche à la hanche droite, une cicatrice encore violette et boursouflée, signe d’une blessure très récente.

- « Tu ? Approche donc ici ! Commanda le magistrat. J’attends des explications quant à la blessure que tu portes au dos ! »
S’étant eux aussi rapprochés, MIRUMOTO Shiryu, IKOMA Kumagaya et YOGO Akira semblèrent très étonnés à la vue de la profonde entaille. Le Dragon prit la parole.
- « Cette blessure t’a été faite par un wakizashi, n’est-ce pas Tu ? Un katana t’aurait probablement tranché en deux.
- J’en doute Shiryu, rétorqua le Lion. La plaie est peu profonde. Le coup a dû être porté par un bras peu robuste. Une querelle de shugenjas, je pense.
- Non ! Il se serait affrontés et anéantis par magie si tel était le cas.
- L’œuvre d’un enfant peut-être ? » Jusque là, le Scorpion s’était contenté de regarder, sans commenter ni même laisser transparaître son sentiment.

Le magistrat, quant à lui, concentrait son attention sur le shugenja face à lui. La gène de ce dernier était évidente ce qui mit le daïmyo hors de lui. « Par le nom de tous les Kamis ! Rugît-il, Vas-tu répondre ? » Les joues de l’ISAWA tournèrent au pourpre et avant qu’il n’ait le temps d’articuler un mot, le seigneur se tourna vers les femmes qui attendaient au bord du bassin pour les masser après leur bain. « Laissez-nous ! » Voyant qu’elles semblaient hésiter à obéir, il gronda : « Mais faudra-t-il que le sang coule pour qu’on m’obéisse ce soir ? » Sans plus tarder, les servantes se dispersèrent, courant sûrement prévenir leur maître de la fureur du seigneur KUNI.
Une fois les servantes parties et les portes refermées, puisqu’ils étaient enfin seuls, KUNI Osaku fit de nouveau face à ses yorikis ; toute colère avait désertée son visage et, quand il prit la parole, sa voie habituellement rocailleuse avait cédé la place à un timbre chaleureux et rassurant. « Je t’écoute Tu. »
Pendant quelques secondes, seul le clapotis de l’eau résonna dans la vaste pièce car tous voulaient entendre ce que le Phénix avait à dire. Mais, quand Tu s’expliqua, seul le magistrat ne fut pas surpris ; en effet, l’histoire que le shugenja raconta, il la connaissait déjà.
« […] J’étais face contre terre, cloué au plancher par la douleur et la fatigue. Pourtant, je perçus dans la chute de l’assassin, le bruit caractéristique d’un récipient qui se brise. Ensuite, c’est l’odeur du saké qui envahit la pièce et le couloir. J’ai entendu des bruits de pas précipités venant dans ma direction mais je n’avais plus la force de lutter et j’ai perdu connaissance. Quand j’ai repris conscience, j’étais dans mes quartiers, ma blessure avait été soigné ; un serviteur était dans la chambre pour me prévenir que vous nous commandiez d’être prêt à partir dans l’heure Osaku-sama. Je déplore de n’avoir pu revoir Hannako avant de partir ; elle avait déjà pris la route depuis l’aube. Personne au palais ne m’a donné l’impression de savoir ce qu’il s’était passé. Juste avant de vous rejoindre aux portes, je me suis rendu dans le salon où nous avions discuté elle et moi mais le panneau coulissant avait été réparé et le sol nettoyé. »
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