J+2 en mer : Yukimori le conteur

Quelques jours plus tard dans le bateau qui fait voile vers le continent...

Voici plusieurs jours que je jovial Yukimori avait pris un peu de distance avec ses compagnons de route... sans doute marqué par la terrifiante dimension des derniers événements.
Mais c'est après un bon repas pris au milieu d'une mer calme et crépusculaire que je jeune ronin livre aux yorikis d'émeraude le fruit de ses dernières médidations: il a écrit l'histoire de leur épopée...

Lors de la veillée Yukimori entreprend donc de conter l'histoire de ces dernières semaines.
Son conte s'inscrit dans la tradition populaire, ou le rire et l'émotion ont plus souvent leur place que le lyrisme et l'apologie de la Voie du bushido...

Yukimori ne fait pas preuve d'un très grand talent, et serait probablement hué dans une cours, cependant sa joie de vivre est communicative et il joue avec malice et finesse des ressorts traditionnels des histoires de paysans : comique de répétition, exagérations éhontées, comparaisons ubuesques, héroïsme grandiloquent.... si bien que dans l'auditoire, même les plus bourrus prennent plaisir à écouter (ou se moquer) de l'histoire de l'humble Shugenja...

Son histoire terminée, le sourire malicieux de Yukimori quitte un instant son visage pour laisser place à une attitude emprunte de sérénité et de respect.

"Merci à vous de m'avoir écouté samouraïs san...
Voici sans doute l'histoire que je raconterai à mes petits enfants quand je ne serai plus qu'un vieux ronin poussiéreux à la veille de retourner rejoindre ses ancêtres....
Cependant je leur expliquerai peut être vraiment ce qui a tué Isanobu...."

Sans lever les yeux vers son auditoire, le shugenja laisser passer quelques secondes de ce silence interloqué....
Immobile il poursuit

"Le savez vous samouraïs ? Qu'es ce qui a tué Isanobu l'homme-bijoux ?"

Shingen, un sourire encore accroché aux lèvres après avoir bien ri durant le récit de Yukimori, répond :
"Moi, j'aurai dis que, sur la fin, il n'avait plus toute sa tête."
Et le voilà reparti d'un grand éclat de rire.

Shiryu sourit aux propos de Yukimori, puis de Shingen, avant de répondre :

" L'attaque d'Isanobu pouvait en effet paraître suicidaire, mais la magie qu'il a déployée était vraiment puissante. Ceci dit, il ne pouvait ignorer nos capacités de réaction. J'en suis persuadé, c'est son commanditaire qui a exigé de lui qu'il agisse de la sorte. Une sorte de test grandeur nature du pouvoir d'amplification magique des pièces impériales enchantées. Je ne suis même pas sûr qu'Isanobu était censé survivre à ce test... "

"Ce qui l'a tué, c'est d'avoir sciemment ignoré sa place dans l'ordre de l'univers."

Yukimori se tourne tour à tour vers chacun de ses compagnons :

"Bien sûr toutes vos réponses sont justes et sont autant d'étoiles qui viennent éclairer les ténèbres qui entourent le personnage d'Isanobu.

Mais je pense pour ma part que plus que l'ambition, c'est l'Orgueil qui a tué Isanobu.
Comme le dit Shiryu san, sans doute qu'Isanobu a été poussé à bout par son sombre seigneur, peut être même que nos actions ont contribué à augmenter la pression sur ses épaules et à agir dans l'urgence...

Mais je ne le crois pas suicidaire, il pensait pouvoir réussir, il se croyait le plus puissant.

Lancer ainsi successivement 3 sortilèges titanesques, avec des temps d'invocation si longs, devant une assemblée composée entre autres de yorikis d'émeraude et de la confrérie d'Osano Wo, tout en ayant un bushi et quelques némuranaïs pour seuls remparts, tient de l'aveuglement

Bien sûr il aurait pu réussir... il a failli réussir... mais il aurait réussi à coup sûr en utilisant plus efficacement sa débauche d'énergie magique...
Il a tout de même bien plus simple que d'invoquer un tsunami et puis le gel pour immobiliser une assemblée...
Non, il voulait que ça soit grand, que ça soit visuel, que ça soit marquant, il voulait que tous puissent être témoins de son incommensurable puissance...

Son Orgueil lui a coûté la victoire
Voilà ce que je dirai à mes petits enfants...

Mais je leur dirai aussi que pour moi, le plus important de cette histoire, fût d'avoir pu lire de la confiance et du respect dans les yeux des glorieux yorikis du magistrat Kuni Osaku, envers l'insignifiant ronin que je suis..."

yukimori a écrit:

on pourrait le clore comme ça et en lancer d'autres si la conversation s'oriente vers d'autres thèmes

Ca me va bien ça !
Je le clos et si d'autres discussions doivent avoir lieu, on ouvre un nouveau sujet.