J+3 / 4 : Yukimori et Yuko

Après l'entrevue avec le daïmio Yoritomo, alors que ses compagnons Yorikis s’éclipsent pour ce concentrer sur d'importantes occupations, yukimori sort, las, du palais et gagne à petits pas les hauteurs de la Ville. Sous le bras, le solide shungeja porte dans un baluchon le nécessaire pour se purifier le corps et l'esprit.

Il gagne en sifflotant une étroite gorge ou coule une rivière fraiche et claire, dispose sur un rocher des figurines à l'effigie de ses ancêtres et un bol où se consument quelques herbes parfumées...
Après une longue prière méditative le shugenja, plonge son corps fatigué dans l'onde claire et contemple avec émerveillement le temple naturel constitué par la rencontre titanesque entre la roche, socle de l'île, et l'eau...
Yukimori enfile ensuite un kimono propre... mais bien qu'apaisé et délassé, il ne se sent pas à l'aise dans ce vêtement mis à sa disposition par les serviteurs du palais... est-ce l'étoffe, trop luxueuse, ou la coupe trop étroite ? Le shugenja sent que la terre s'est renforcée en lui et que ses épaules peinent à trouver leur place dans le vêtement d'apparence si fragile... ATO le regarde d'un air malicieux et lance un houhouuu moqueur à l'attention de Yukimori...

Amusé par le comportement de son compagnon, Yukimori redescent paisiblement vers la ville et fredonnant un air populaire.

C'est par hasard qu'il tombe dans un bosquet sur un groupe d'artisans placés sous la direction de Yuko une samourai-ko de la suite de Yoritomo, dont la fulgurante beauté n'avait pas échappé au Shungenja, de même que les insinuations du dénommé Sugaï à son égard.
Les artisans sont équipés d'outils pour la coupe et le travail du bois et Yuko semble leur préciser ses souhaits à propos d'une structure devant être montée dans le cadre des grandes festivités de la soirée.

Visiblement on s’apprête à éliminer quelques vénérables seigneurs de la Forêt, pour la satisfaction d'une fête éphémère...

Yukimori tire sur son kimono pour tenter de l'ajuster et s'approche en souriant du groupe....

rmq :
- J'ai pas mis "a suivre" ça veut dire que je laisse à un autre narrateur (notre MJ par exp.) le soin de poursuivre / proposer un élément supplémentaire / réagir....
- Je n'ai aucune d'idée pré-établie sur le déroulement de cette scène (j'ai juste des idées sur les intentions de yukimori), c'est juste pour le plaisir de voir où ça va mener
- Je ne tiens pas particulièrement à faire un solo, si d'autres PJ veulent s'inviter ils sont les bienvenus
- Ca pourrait être marrant (si c'est possible, s'il est intéressé et que notre MJ dit oui) qu'un autre joueur incarne Yuko

Yuko se retourne et aperçoit le ronin dans ses beaux atours.

"Bien le bonjour, samourai. Nous n'avons pas eu l'honneur d'être présentés..."

Alors que Yukimori ouvre la bouche pour répondre, la jeune fille se retourne brusquement, repère un ouvrier qui s'est arrêté pour regarder Yukimori arriver, et l'interpelle d'une voix éraillée de débardeur :

"Eh, sac à merde, tu crois qu't'es payé à t'secouer la nouille ? Boug' ton cul avant qu'ma tonfa vienn' t'rappeler l'goût du bois !"

Yukimori peut effectivement remarquer qu'à la place traditionnelle d'un katana, Yuko arbore fièrement une solide tonfa.

Elle se retourne à nouveau, et s'adresse à Yukimori.

"Je crois vous avoir interrompu. Vous alliez dire ?"

Le shugenja marque un temps de surprise puis s'incline très bas devant Yuko

"Bonjour samouraïko. En effet nous n'avons pas été présentés.
On m'appelle Yukimori et j'ai l'honneur d'assister Mirumoto Shiryu San et son équipe."

Yukimori se redresse en souriant et attend que la samouraïko se présente à son tour

"Oh ! Vous faites partie des héros qui ont sauvé notre clan ?!?"

Elle saute au cou de Yukimori, qui n'a pas le temps réagir avant que la jeune samourai-ko ne l'ait serré fort dans ses bras, et ne lui ait planté une sonore bise sur la joue.

"Je m'appelle Yuko, du clan de la Mante. Et vous, quel est votre clan ?"

Le tout accompagné d'un sourire en coin...

est ce par le baiser de la samouraïko ou par sa question, Yukimori semble un peu troublé

"hé bien heu hrmmm....je suis ronin, mon clan est celui des lacs et des forêts..."

Yukimori inspire, lève les yeux et jette un regard émerveillé aux branches des arbres majestueux qui s'agitent au dessus des samouraïs

"Je vous ai aperçu ce matin sur le port parmi les samouraïs proches de Yoritomo san, vous êtes sans doute ici en mission pour le daïmio et je ne voudrais pas vous déranger..."

Yuko se recule.

"Eh bien, je suis tout à fait capable de surveiller ces feignants tout en vous parlant. A moins que vous ne soyez du genre à préférer les femmes décoratives et douces ?"

Yukimori reste absolument impassible et poursuit d'un ton amusé :
"Du genre à préférer des femmes décoratives et douces ? C'est une idée intéressante...
Personnellement je n'en connais pas qui cumulent ces deux vertues, mais je serais ravi d'en rencontrer. Peut-être ces bijoux existent-ils dans certains salons douillets cachés au fond des palais d'hiver ? Mais là où je vais, il n'y en a pas..."
Yukimori conclue en mimant l'attitude mielleuse et le regard papillonnant d'une jeune noble et fait mine de porter un énorme éventail à son visage... énorme au point que la jeune noble peine à le lever...et bascule à la renverse emportée par le poids de l'acessoire...
Yukimori fait mine de tomber et se redresse explosant d'un rire franc.

Yuko tente de garder son sérieux, mais ne peut se retenir de pouffer.

"Samourai, vous auriez pourtant votre place au fond des palais d'hiver. Je suis sûre que ça ferait beaucoup de bien aux vieux barbons endormis qui les peuplent. Avez-vous déjà envisagé une carrière d'amuseur public ? Je vous prédis un grand succès...
Avez-vous déjà une cavalière pour ce soir ?

Le sourire de yukimori s’agrandit, tandis qu'il tire machinalement sur les revers de son kimono mal ajusté.

"Non je n'ai pas de cavalière pour ce soir, mais puisque vous m'invitez j'accepte avec grand plaisir... et quand à ma carrière d'amus..."

Yukimori s’interrompt le regard figé par une chose ayant capté son attention derrière Yuko.
Des artisans équipés de lourdes haches s'approchent avec détermination d'un vénérable cèdre

Yukimori se tourne à nouveau vers yuko :
"Puis-je vous faire une suggestion Yuko ?"

"C'est étrange, je ne me souviens pas de vous avoir invité pour ce soir. Je pensais à ma cousine Nishima, celle qui louche. Mais puisque vous n'avez d'yeux que pour moi, et que je suis trop occupée pour me trouver un cavalier potable, j'accepte votre proposition.
Vous aviez une suggestion à ajouter ?"

Yukimori semble a peine entendre les justifications de Yuko et plisse légèrement les yeux...

"Oui...
Quelque soit la destination des bois offerts par cette belle forêt" le shungenja fait un geste vers les artisans qui s’affairent autour des arbres
"Je vous suggère de laisser ce vénérable cèdre sur pied.... il y a sans doute ici d'autres pousses plus communes qui répondrons avec justesse aux besoins"

Yuko regarde les arbres, comme si elle les voyait pour la première fois.

"Euh... oui, si vous le dites."

Elle donne de la voix vers les artisans :

"Oh, les filles, arrêtez tous ! Le shugenja dit que l'esprit de la forêt vous maudira si vous touchez à çui-là !"

En aparté, à Yukimori : ""J'sais bien qu'vous avez pas exactement dit ça, mais faut leur parler un langage qu'ils comprennent. D'autant que vous n'avez pas dit le contraire non plus."

Les libertés que la jeune fille prend avec la logique laissent Yukimori perplexe. Mais il se reprend rapidement, et le duo s'attelle à la direction des artisans, sous les consignes éco-compatibles de Yukimori, et les encouragements vigoureux de Yuko.

(je propose qu'on passe à la scène suivante, la fête !)

parfait ! à la fête !

Le soir venu, Yukimori termine de se préparer dans sa chambre, lorsqu'un serviteur lui apporte un message.
Une écriture ronde et bien maîtrisée lui révèle que sa cavalière est déjà aux festivités, et qu'elle est certaine que son cavalier saura la retrouver.

Égayé par ce petit défi, Yukimori se met en route pour rejoindre la grande place où se presse déjà une foule dense.

Yukimori passe alors de longues minutes à tenter de retrouver la jeune samourai-ko, parmi les dizaines de jeunes samourais-ko vêtues du vert de la Mante.

Ayant pour principe de ne pas déranger les kamis pour une tâche aussi triviale, il se résigne à abandonner. Lorsque sa chouette se pose sur son épaule. L'orientation de sa tête amène Yukimori à regarder dans une direction qu'il n'avait pas envisagée. C'est alors sur la tribune d'honneur, aux côtés de Yoritomo, Nakimo et Nakamuro, qu'il découvre Yuko. Elle est resplendissante, dans un kimono vert qui semble liquide tant la soie qui le compose est fluide.
Elle ne semble par contre pas avoir repéré son ronin de cavalier...

Yukimori s'avance à grand pas vers la tribune... son esprit bouillonne des étranges événements de l'après midi. Son sentiment de gène face à Yuko dans son kimono trop petit, la drôle d'invitation de la samouraïko, sa prière solitaire devant le grand cèdre abritant l'esprit tutélaire de la forêt et la découverte d'une nichée d'ibis blancs dans le vénérable arbre...

Mais Yukimori est désormais à l'aise.
On lui a fourni un kimono gris bleu rehaussé de liserés argent, sobre mais élégant, ample et agréable à porter.
Il a attaché sa chevelure en un simple chignon et fait claquer ses sandales à semelles de bois sur le sol.
Certains pourraient le regarder bizarrement s'il n'était un héros du jour.. mais Yukimori n'y fait pas attention... la foule et les fastes ne l'intimident pas, car il s'en moque tout simplement.

Le Shugenja allonge le pas pour monter sur la tribune où il sais avoir sa place et salue respectueusement l'assemblée, puis se dirige en souriant vers Yuko.

"Dame Yuko, (Yukimori s'incline très bas) je ne suis pas fier d'avoir mis tant de temps à relever votre défi... Je cherchais à mon niveau alors qu'il fallait que je lève les yeux...(il semble chercher ses mots) pour voir en vous la majesté du cèdre et la grâce de la cascade. (il s'incline à nouveau) je suis honoré d'être votre cavalier.. (il reprend plus bas) et très heureux que le cèdre n'ai pas été coupé (il fait un clin d'oeil discret à la samouraïko)"

Un large sourire s'épanouit sur le visage mutin de Yuko.

"J'ai failli attendre, samouraï. Je vous pensais plus perspicace, et plus sensible aux gens que vous rencontrez. Mais au vu des exploits accomplis récemment, qui justifient votre présence à cette tribune, je peux comprendre que vous soyez un peu fatigué..."

Un regard noir de Yoritomo vient mettre fin au bavardage, le temps que les allocutions officielles s'achèvent.
Yoritomo lance d'ailleurs régulièrement des coups d’œil vers le duo constitué...

Dès la fin des discours, les premières notes de musique signalent le début du bal. Yuko s'élance vers la grande piste, et Yukimori se prépare à la (pour)suivre, lorsque Yoritomo se glisse devant lui.

"Un mot, samourai. Étant données les menaces qui pèsent sur notre clan, je... compte sur vous pour garder un œil sur ma plus jeune sœur. Passez une bonne soirée, elle est en votre honneur."

Yukimori avait beau s'en douter, la confirmation de l'identité de Yuko rend la situation beaucoup plus complexe qu'il ne l'aurait souhaité...

Yukimori s'incline devant la Daïmio "bien Yuritomo san"

Puis descend calmement dans la salle de bal pour retrouver sa cavalière.

Le Shugenja a conscience de ne pas être dans ces fêtes de villages qu'il a mille fois parcourues, mais n'en mesure pas vraiment les conséquences. Il a le sentiment que le fait d'être le cavalier de la soeur du Daïmio devrait changer les choses... mais en quoi ?
Il décide donc de se laisser guider par son intuition, laissant s'exprimer sa joie, mais ne relâchant pas sa vigilance...

Perché le chapiteau d'une colonne de la salle de bal, Ato toise l'assemblée de son regard perçant... et surveille les faits et gestes d'un certain Sugaï.

(Fred, il me semble que tu as une idée d'événement derrière la tête, je laisse donc la main)

Ato ne met pas longtemps à repérer un certain Sugaï qui est adossé au pied d'un des mats dressés pour l'occasion.

Le dit Sugaï ne perd pas une miette de la danse de Yuko et Yukimori.

[MJ : Les festivités vont durer toutes l'après midi et toute la nuit. Au programme : danse, chant, etc... mais surtout défis en tout genre !! Affrontement poétique, tir à la corde, jonglage, bras de fer, lutte, abattage de mat en bois - le clan de la Mante a une grande tradition de bucheron -, concours d'origami, etc... etc... vous pouvez en ajouter autant que vous voulez. Le tout bien sur arrosé comme il se doit !]

Au sortir d'une sarabande endiablée Yukimori et sa cavalière reprennent leur souffle à proximité de la piste.

Yukimori se penche à l'oreille de Yuko d'un air sérieux
"Yuko une femme telle que vous doit avoir de nombreux prétendants...surtout maintenant que votre frère est le daïmio incontesté et que votre clan s’apprête à devenir un clan majeur"

Devant l'étonnement de Yuko, l'air sérieux composé par Yukimori tombe pour laisser place à son sourire taquin "Alors maintenant que le saké commence à faire effet dans l'assistance, vous allez pouvoir me dire lequel de vos prétendants va prochainement oublier que je suis l'invité de votre frère pour me chercher des ennuis et revendiquer le droit de vous accaparer"

La jeune samouraïko ne dit rien mais rougit imperceptiblement... le shugenja poursuit promenant son regard sur les mâles de l'assistance

"Est ce le capitaine là ? (il arrête son regard sur un samouraï ventripotent, au regard torve, à la barbe fournie et au cheveux rare)
Oubien cet élégant là-bas ?(yukimori s'arrête sur un homme sec, dont les traits coupés à la serpe évoquent autant la malice que la rapacité)
Allez dites moi lequels !"

Et il ajoute avec bonne humeur et chaleur : "Ce que je voudrai vraiment savoir c'est s'ils sont suffisamment décoratifs et doux pour être à votre goût ?"

"Mais...
Je...
Vous vous méprenez, Yukimori. Mon frère est le daimyo incontesté de notre clan, à présent. Il n'a pas besoin de me marier au sein du clan pour renforcer sa position. Ce serait en-dessous de ma condition. Donc non, je n'ai pas de prétendant ici, samourai.
Mais mon destin est déjà fixé. Je serai l'épouse d'un puissant seigneur d'un clan majeur. Peut-être qu'avec un peu de chance, je le verrai avant le jour de nos épousailles.
Mon cousin Nakamuro, qui part avec vous, sera probablement chargé de négocier les détails."

L'amertume et la résignation sont intensément mêlées dans la voix de Yuko...

Yukimori embarrassé fait une étrange grimace devant sa propre bêtise :

"Je vous présentes mes excuses Yuko, ma maladresse vous met dans l’embarras,.. les ronins devraient se contenter de parler de choses qu'ils connaissent (il sourit)... comme le bruit de la pluie sur un chapeau de paille (il mime un voyageur dégoulinant de flotte) ou le le goût du saké"

Le shugenja parcourt à nouveau l'assemblée du regard :
"Le temps n'est pas à...hmm,....à la négociation de détails, mais à la joie... et au bonheur d'être en bonne compagnie, ce qui n'arrive pas si souvent...
On m'a invité récemment dans une citadelle volante prestigieuse, et bien croyez moi ou pas, c'était très collé monté et finalement très surfait...
Vous plairait-il de participer à un défi.. c'est autorisé ça non ? Je vois qu'on prépare une épreuve d'adresse là-bas... "

(rmq : si on a pas d'idées d'événements à déclencher et que Sugaï si tient tranquille on peut essayer de "conclure" rapidement cet épisode)

Ok pour conclure rapidement, mais un dernier point avant.

"Votre tentative de me remonter le moral me touche. Mais plutôt qu'un jeu pour enfants, je préférerais profiter de votre présence pour en savoir plus sur les vastes terres qui s'étendent derrière les côtes. Que diriez-vous de trouver un banc dans un endroit plus calme, et de me raconter votre plus intéressante aventure, samouraï ?"

Yukimori regarde avec étonnement ce que Yuko considère comme un jeu pour enfant.. et se dit que les enfants du clan de la mante doivent naître assez musclées avec une certaine prédisposition pour les choses tranchantes...

Il se tourne vers l'étonnante samouraïko, et observe attentivement son beau visage.
Yukimori sent une douce chaleur irradier sa poitrine, un peu comme lorsqu'une transe méditative arrive à son moment de plénitude.. la sensation de s'accorder un court instant avec les éléments...

Le shugenja saute sur ses pieds, coince une mèche rebelle sous sa coiffe
"Oui avec plaisir, j'adore conter des histoires... il va falloir m'arrêter si vous voulez profiter des festivités de la soirée"

Et il invité Yuko à le suivre vers la sortie

Faisons court : si Yukimori espère quoi que ce soit d'autre qu'une oreille attentive à son histoire, il pourrait avoir une bonne surprise, tout dépend comment il s'y prend et jusqu'où il veut aller.

Yuko boit chacune de ses paroles. De quoi traite son histoire ?
Est-ce une histoire qu'il a vécue ou un autre récit ?