J+1 : Convocation auprès du daïmyo Nakimo

Alors que la pluie torrentielle semble vouloir enfin se calmer, une petite troupe arrive au Poisson Frétillant. Le seigneur Fushou en personne entre dans l'établissement tandis que son escorte prend position alentour. Rapidement, il se dirige vers les yorikis et les salue courtoisement :
" Samouraï-san, je suis heureux de vous trouver en bonne santé et réunis ici. Avant de vous délivrer le message de mon seigneur, je tiens à vous remercier personnellement d'avoir déjoué le complot du seigneur Isanobu."

Le karo s'incline pour appuyer ses propos. Se redressant il dévisage chacun des personnages lui faisant face, cherchant à lire leur réaction. (Vous pouvez décrire l'attitude de votre perso à ce moment dans votre réponse). Puis il reprend d'une voix formelle :

"Le seigneur Nakimo souhaite vous parler ce soir. Au crépuscule, vous vous présenterez au palais pour une entrevue avec lui."

Fushou s'incline encore une fois et attend votre réponse avant de prendre congé.

Yukimori est en retrait par rapport aux Yorikis et ne prend pas la parole
Au moment où le karo le dévisage, il joint les mains et baisse la tête pour saluer le samouraï.

Shiryu est confortablement installé sur des petits coussins, adossé au mur.

Il grimace légère quand Fushou prononce les mots : " bonne santé ". Visiblement, le bushi n'est pas encore totalement remis de sa rude journée. Il s'incline néanmoins pour rendre le salut du Karo et après que Kumagaya se soit exprimé, il s'adresse à lui en ces termes :

" Nous apprécions en effet vos remerciements à leur juste valeur. Je regrette simplement que nous n'ayons pu stopper Isanobu avant son attaque, des vies auraient pu être sauvées... "

Shiryu suspend sa phrase lourde de sous entendus, il n'est manifestement pas satisfait du manque de coopération des forces locales depuis l'arrivée des yorikis sur l'île, puis reprend :

" Nous viendrons écouter ce que le seigneur Nakimo a à nous dire. "

Le karo acquiesce au propos de Shyriu en le fixant dans les yeux. Son expression semble contrariée.
" Parfait, je vous ferai envoyer une escorte qui viendra vous chercher ici même pour vous accompagner au palais ce soir. Je vous souhaite une bonne journée, samourai-san."
Inclinant le torse dans un salut formel, le karo se retire.

En fin de journée, les nuages se dissipent enfin pour laisser apercevoir le soleil qui plonge vers les eaux de la baie et illumine les navires au mouillage dans le port. Une escouade de yoriki de la ville se présente au Poisson frétillant. Quelques instants plus tard la petite troupe remonte la rue principale en direction du palais. Sur le trajet, Fushou rejoint le groupe et après les avoir saluer, se porte à hauteur de Nakamuro. Tout en marchant, il s'exprime de manière à ce que chacun puisse entendre :
" Seigneur Nakamuro, votre père vous recevra dans la grande salle. Je préfère vous avertir de sa disposition d'esprit... [pause] Le seigneur Nakimo est partagé entre sa reconnaissance et sa colère envers vous et les samouraïs qui vous accompagnent. Votre attitude suite à la mort du seigneur Isanobu l'a profondément choqué et a bafoué son autorité sous son propre toit estime-t-il. Je pense qu'il vous en fera part et exigera des excuses. Je vous prie de rester humble et de ne pas le provoquer. Une attitude conciliante vous assurera ses bonnes grâces alors qu'une bravade pourrait le pousser à vouloir faire un exemple. Me comprenez-vous ? "

HJ: Ah, tiens, la création du sous-forum a désactivé ma surveillance du sujet

Nakamuro répond de manière tout aussi audible :

"J'entends votre propos, et je le comprends. Quant à mon attitude, elle dépendra de ce qui me sera reproché. Je n'ai fait qu'obéir aux ordres du daimyo de notre clan. Dont l'autorité excède celle de mon père, y compris sous son propre toit, si je ne me trompe."

Shiryu hoche lentement la tete en entendant les paroles du karo, D'un geste peut etre inconscient, il se masse le cou puis poursuit sa route silencieusement.

Seigneur Fushou, vous ne nous avez pas expliquez la raison de cette entrevue. Même si je suis curieux de ce que pourra nous dire le daymio de ce lieu j'avoue que j'ai des affaires urgentes qui ne souffrent aucun délai. Hier encore nous n'étions pas les bienvenus dans sa demeure et je ne voudrai pas m'immiscer dans des querelles familiales qui aujourd'hui sont sans lien avec ma venue ici. Pouvez-vous m'éclairer ?

Yukimori était d'humeur particulièrement joyeuse et badine, et n'écoutait que distraitement les conversation des samouraïs... enfin peut-être pas si distraitement que ça...

Yukimori se porta à hauteur de Shingen...

"Tout ceci (il fait un geste vague vers Nakamuro en grande converssation avec Fushou) me rappelle une vieille histoire Shingen san, la terrible et douloureuse histoire du clan de la Mandarine... Nous connaissons bien la route qui va à la citadelle. Elle est longue et ennuyeuse, souhaitez vous entendre cette fable ?"

Sans attendre de réponse Yukimori poursuivi...contant son histoire avec enthousiasme et suffisamment de voix pour que chacun puisse la suivre en tendant l'oreille

"Alors voilà, il y a bien longtemps dans un empire oublié de tous, le jeune daïmio du clan de la Mandarine devait faire face à un terrible danger.
Son voisin l'ignoble mais néanmoins puissant le seigneur Chu, marchait sur sa citadelle avec la ferme et définitive intention d'éradiquer son clan...

Les forces de la Mandarine étant déjà réduites et affaiblies, le jeune daïmio n'avait pour seul espoir que d'aller chercher conseil auprès de son père en retraite dans le monastère voisin, le célèbre seigneur Citron.

Le seigneur Citron s'était retiré depuis de nombreuses années.
Ce guerrier jadis puissant et conquérant, avait connu tous les honneurs et toutes les victoires.
C'est sans doute pour cette raison qu'il n'acceptait pas de voir son corps décliner sous l'effet de l'âge : Lui qui avait tant guerroyé était aujourd'hui à peine capable de se lever, mais son esprit était toujours aussi vif, ainsi que ses formidables capacités de stratège.
Aussi le seigneur Citron était renommé pour imposer en préalable à toute visite, que son interlocuteur l'affronte au jeu de Go. Après avoir démontré sa supériorité; le seigneur Citron acceptait avec grâce de partager sa science avec ses visiteurs...

Le jeune daïmio Mandarine se présenta donc devant son père le seigneur Citron :
"Père, l'heure est grave ! Il faut absolument que"...

Le seigneur Citron leva solennellement la main, invitant son fils au silence :
"Préalablement à notre échange accepteriez vous une partie de Go, samouraï san ?"

Le daïmio marqua une pose, interloqué, puis énervé que son père lui impose ce caprice en de telles circonstances... Il reprit de plus belle
"Père, l'heure ne se prête pas à vos jeux, vous devez aider votre clan !" et il déroula longuement, l'avancement du conflit, l'état et les positions des forces, et tout les détails nécessaires à l'obtention de précieux conseils sur son plan de bataille...

Le seigneur Citron le regarda sans ciller et répondit avec le plus grand calme :
"Accepteriez vous une partie de Go, samouraï san ?"

Le seigneur Mandarine du se contenir pour ne pas exploser de rage et se mordit la lèvre jusqu’au sang, avant de tourner les talons sans ajouter mot...

Quelques jours plus tard la bataille était terminée, se soldant par une écrasante et humiliante victoire de l'ignoble seigneur Chu...

Mortellement blessé le daïmio Mandarine parvint à se hisser jusqu'au monastère pour aller voir son père...
Il trouva un monastère dévasté dans la cour duquel le seigneur Citron était en train de jouer au Go avec le terrible seigneur Chu.
La partie était presque terminée...

A bout de souffle et de volonté le seigneur Mandarine s'adressa ainsi à son père :
"Père, le seigneur Chu est venu vous tuer ! Il sait que vous êtes l'âme de notre clan, le seul capable d'inspirer une révolte à nos vassaux et l'espoir de le contrer"

Posant le dernier pion sur la table de jeu, celui de son éclatante victoire, le seigneur Citron se tourna tristement vers son fils et dit :
"Certes fils, Chu est venu me tuer, mais je mourrai sans regret... puisqu'avant de me tuer il accepté cette partie de Go"

Et c'est ainsi que disparu le clan de la Mandarine...

(cette "histoire" ne doit pas interrompre la conversation en cours et notamment la question de Yogo Akira... elle tient plutôt sa place comme un "fond sonore"...un "accompagnement" au trajet des yorikis vers la citadelle)

Yogo Akira a écrit:

Seigneur Fushou, vous ne nous avez pas expliquez la raison de cette entrevue. Même si je suis curieux de ce que pourra nous dire le daymio de ce lieu j'avoue que j'ai des affaires urgentes qui ne souffrent aucun délai. Hier encore nous n'étions pas les bienvenus dans sa demeure et je ne voudrai pas m'immiscer dans des querelles familiales qui aujourd'hui sont sans lien avec ma venue ici. Pouvez-vous m'éclairer ?

Le karo se tourne pour dévisager un instant Akira et leurs regards déterminés se croisent. Le karo répond sur un ton égal :
"Seigneur Scorpion, le seigneur Nakimo vous invite tous et souhaite vous parler suite aux graves évènements qui se sont déroulés hier en son palais. Par contre, je ne peux vous laisser dire que vous n'étiez pas les bienvenus en sa demeure où vous avez toujours été reçu correctement il me semble, acceptés aux réceptions et en sa demeure en qualité d'accompagnateurs de son fils. Maintenant si vous jugez opportun de décliner son invitation libre à vous. Je ne crois pas me tromper en disant que de vous tous, seul le seigneur Nakamuro est attendu de manière impérative car, s'il n'est pas correct de décliner l'invitation d'un daïmyo quand on est sur ses terres, il n'est pas envisageable que le seigneur Nakamuro se dérobe à l'invitation de son père et daïmyo."

"Fushou-san, je pense qu'il y a un malentendu. Si Yogo Akira-san envisage des affaires plus pressantes, ce n'est absolument pas mon cas. Je respecte mon père, en tous points, et j'obéirai à ses ordres. Que cela ne soit pas mis en doute.
Quant à mes liens avec les yorikis d'émeraude ici présents, disons que nous étions initialement liés par un objectif commun, lien qui s'est trouvé confirmé par les ordres de Yoritomo-sama lorsqu'il a reçu mon rapport sur la situation. A présent, ils sont mes invités, et mon père a effectivement eu l'obligeance de leur accorder sa propre hospitalité.
Akira-san, je peux comprendre votre ressentiment, notamment lorsque certains domestiques se permettent des remarques désobligeantes à votre égard. Cependant, malgré le refus de mon père de reconnaître votre rang officiel de yoriki dans l'investigation contre Isanobu, il vous a reçu avec les honneurs dus à votre rang, entendu en entretien et invité à sa table. Pensez-vous qu'un invité qui refuserait de venir converser avec son hôte puisse être considéré comme impoli ?"

Fushou San, il y a encore quelques heures, notre identité était remise en cause en ces murs. Si mon temps est précieux celui de votre daymio l'est tout autant. Je voudrai être sur qu'il n'existe plus aujourd'hui de méprise sur la nature des personnes qui accompagnent Nakamuro San au devant de Nakimo San. Notre quête est longue et souffre de chaque souffle inutile. Si les faits sont établis alors notre discussion n'en sera que plus intéressante.

Si je puis comprendre que Nakimo San ait des griefs envers son fils et les personnes quil l'accompagnent, j'espère que là n'est pas le seul sujet de conversation qui nous attend. Là était le sens de ma question Fushou San.

Fushou regarde alternativement Nakamuro et Akira. Son visage trahit un instant une expression de frustration qui s'efface rapidement.

"C'est entendu. Le seigneur Nakimo vous attend, ne le faisons pas patienter davantage."

Forçant le pas, le karo franchit les lourdes portes du palais. Une garde d'honneur vous accompagne jusque dans la grande salle où Isanobu est mort. La salle a été entièrement nettoyé et réagencé. Nakimo est assis sur une estrade surélevée. Sur tout le pourtour de la salle sont postés des gardes et des archers qui semblent nerveux. Fushou vous invite à vous installer sur de petits coussins à une dizaine de mètre de l'estrade. Un carré de 5m sur 5 formé par d'épaisses cordes délimite une aire recouverte de sable. 5 bushis sont installés face à vous de l'autre coté de ce carré. Sur l'estrade, au coté du seigneur Nakimo en kimono d'apparat, il y a maître Yu, assis en tailleur, le visage impassible. Fushou va rejoindre son maître et s'assoit légèrement en retrait de lui.
Tous vous reconnaissez dans cette disposition celle d'un tribunal...

[Merci de me décrire l'attitude et l'expression de votre perso face à cette situation]

Nakamuro s'avance devant les autres. Ses yeux jaugent chaque personne présente dans la pièce. Il termine par son père, auquel il adresse un signe de tête respectueux.
Il s'agenouille, pose son front sur le sol et dit:
"Seigneur, nous nous présentons, comme vous l'avez souhaité. "

Yukmori se place en retrait de Nakamuro et des Yorikis d'émeraude, comme le ferai un serviteur...
Le Shugenja est un peu "raide" et garde la tête basse
Dans un premier temps ne peut pas s'empêcher de jeter des regards sur les armes des bushis mante.. visiblement mis mal à l'aise par la mise en scène.
Il prend ensuite une profonde inspiration suivie d'une longue expiration, cherchant à faire le vide...puis affiche à nouveau son sourire discret et aimable.

Comme Kumagaya, Shiryu s'est défait de ses armes avant d'entrer dans la salle.

Il est visiblement surpris par le nouvel agencement des lieux et marque une petite pause d'hésitation avant de prendre place sur l'un des coussins. Il salue de la tête le daïmyo local, puis le maître moine, avant de se prosterner humblement.

Shingen vient se placer aux côtés de Yukimori, légèrement en retrait.
Il baisse ensuite les yeux vers les coussins. 2, 4, 6. Il jette un rapide coup d'oeil vers les 5 bushis de la mantes, qui ne semblent pas vouloir bouger tout de suite. Un regard derrière lui ; la grande porte est refermée.
Alors, le garçon hausse les sourcils et, avec une moue dubitative, vient s'asseoir sur un coussin. Il s'y prosterne devant le daïmyo Nakimo et ses conseillers, mais ni plus ni moins qu'il ne le doit. C'est-à-dire, heu... pfff... aller au pif, jusqu'à ce qu'on lui dise de se redresser. Normalement, ce devrait être les premières paroles de Nakimo et Shingen pourra toujours réajuster son attitude si tel n'était pas le cas.

Tandis que Shingen salue ses hôtes, les paroles que sa mère prononcait le jour de son départ pour la capitale lui reviennent en tête.
"Aller Shingen ! Souviens-toi. Devant les grands de ce monde, décontraction et humilité. Respire. Et laisse les autres parler. Ils aiment tous s'écouter."

Les parfums d'encens brulés pour masquer l'odeur de la récente tuerrie viennent titiller les narines du jeune homme. Shingen inspire tranquillement et essaye de suivre les conseils de sa mère.

Kumagaya a écrit:

Toutefois, son réflexe est d'évaluer les forces en présence et d'estimer ses chances, aussi petite soit la probabilité de confrontation.

Kumagaya observe rapidement la disposition des lieux et les forces en présence. En plus des 5 bushi qui leur font face, il y a tout autour d'eux 8 autres bushi et autant d'archer dont les arc sont prêts à servir. Enfin, sur l'estrade, il y a Nakimo et Fushou qui ont leur daisho, et maitre Yu.
De votre coté, Shingen, Shiryu et Kumagaya ont laissé leurs armes à l'entrée du palais. Seul Akira a conservé son daisho et Nakamuro et Yukimori ont leur besace de toile cirée.

En cas d'escarmouche, les chances du groupe sont extremement faibles hormis si les shugenja ont un tour particulier dans leur sac qui leur laisse le temps de combler la distance avec les bushis sans être percés de flèches. Et là encore, ce serait une rude partie. Sans compter les renforts à proximité qui ne manqueront pas d'arriver rapidement... Définitivement, les chances sont très minces de s'en sortir en cas de combat. Il faudrait très vite se saisir du Daïmyo et menacer de le tuer pour garder en respect tous ces gardes.

J'ai gardé mon wakisashi! Je ne m'en sépare que si c'est obligatoire : ça fait partie de mes efforts pour améliorer l'image du clan. Les samouraïs fiers de leurs armes de paysan, ça va un moment.

"Redressez vous samouraï."

Le seigneur Nakimo pose son regard sévère sur chacun d'entre vous, en finissant par son fils. Son visage est très fermé, sa détermination visible. D'une voix puissante, habitué à commander et à être entendu même au plus fort de la tempête, il s'adresse à vous de sorte que tous peuvent entendre, sans doute même ceux qui sont à proximité de la salle du tribunal.

"Je suis le puissant seigneur Nakimo du clan de la Mante, descendant direct du vénéré seigneur Kameitsu-Uo, fondateur de notre clan et fils de la fortune du Tonnerre et de la Foudre le grand Osano-Wo. Je suis le frère de feu notre daïmyo de clan, le très sage et puissant Yoshitsune, dont l'âme repose auprès de nos vénérables ancètres. Ma flotte compte plus de 100 navires de guerre et mes vassaux me payent plus de 50 000 koku de tribu à chaque automne. J'ai navigué à travers toutes les mers qui bordent notre empire et bien au delà aussi. Mon nom est respecté et craint dans des contrés dont vous n'imaginez même pas l'existence. J'ai capturé plus de navire et de richesse que vous n'en verrez dans votre vie et la prochaine. Je suis le seigneur Nakimo et vous êtes sur mes terres et mes mers où je commande d'une autorité absolue."
Le regard de Nakimo est fixé sur son fils désormais et semble prêt à lancer des éclairs. D'une voix à peine moins forte mais glaciale, il reprend :
" Notre clan n'a pas encore désigné son nouveau daïmyo, selon nos rites et nos traditions. Mon autorité ne souffre aucune restriction en mon domaine et je ne
réponds de mes actes que devant mes ancêtres et l'empereur lui-même. Si l'un de vous ose contester mon autorité ou s'y soustraire, il subira le sort des félons."

MJ : Dans ce cas, l'étiquette veut que vous reconnaissiez l'autorité d'un daïmyo sur ses terres en vous inclinant de nouveau devant lui et en répondant simplement "Aï" qui signifie "Oui". Défier l'autorité de Nakimo maintenant pourrait comporter de réels risques de mort, d'amputation ou pire...

Nakamuro s'exécute promptement, sans l'once d'un doute ni d'une hésitation. Il répond d'une voix claire, légèrement tremblante, en prolongeant sa prosternation aussi longtemps que le permet l'étiquette.

L'attitude de Nakamuro semble apaiser grandement la tension du seigneur Nakimo. Les plus observateurs d'entre vous décèlent clairement des signes d'apaisement dans sa posture. Lorsqu'il reprend la parole, son timbre est moins froid, bien que solennel.

" Bien. Je vous ai demandé de venir samouraï-san pour répondre aux questions de ce tribunal afin de clarifier les circonstances de la mort du seigneur Isanobu, mon frère, ainsi que certains évènements qui en découlent.
Tout d'abord, je souhaite savoir pourquoi vous avez tué le seigneur Isanobu hier au lieu de tenter de le capturer ? "

Une fois de plus, Nakamuro prend les devants.
"Il y a plusieurs réponses à votre question, pè... seigneur. Je ne peux répondre que de ma personne, les yorikis parleront en leurs noms ensuite.

J'ai obéi à un ordre direct, explicite et clair de Yoritomo-sama, fils du puissant Yoshitsune, son héritier et donc daïmyo de fait de notre clan. Il m'a demandé d'exécuter Isanobu, pour traîtrise envers le clan de la Mante et l'Empire. Si possible, je devais me charger de cette exécution moi-même, afin que nul ne puisse mettre en doute la volonté de la Mante de s'occuper de ses brebis galeuses.

Je tiens à préciser que cet ordre faisait suite à de nombreuses tentatives de conciliation de Yoritomo envers Isanobu. J'ai moi-même porté l'ultime message de Yoritomo.

Quant à une capture... Isanobu était le plus grand shugenja de la Mante. Sa dernière démonstration en est la preuve. Par quel moyen aurions-nous pu le tenir prisonnier contre sa volonté ?

Père, j'ai aimé mon oncle Isanobu. C'était un grand sage. Je pleurerai celui qu'il aurait pu, qu'il aurait dû être pour notre clan, après la mort regrettable de votre frère aîné. Je ne verserai pas une larme sur celui qui s'est placé au service de sombres puissances, et a utilisé à cette fin les moyens les plus déshonorants."

Nakamuro se tourne vers Mirumoto Shiryu.

Shiryu s'est incliné rituellement et son "Aï" était fort et clair.

" Je suis Mirumoto Shiryu, premier yoriki du magistrat d'Emeraude Kuni Osaku sama.
S'il est vrai que le régent Otomo Banu sama nous a ordonné à moi et à mes deux collègues yorikis, devant la cour impériale, de lui ramener la tête du seigneur Isanobu, ce n'est pas la principale raison qui nous a forcé à lui ôter la vie hier. Les moyens de destruction mis en oeuvre par ce grand shugenja impliquaient une réponse à la hauteur de la violence employée, sans cela il aurait probablement réussi son entreprise. Quand je dégaine Délivrance, mes ennemis rejoignent leurs ancêtres, je suis un bushi. "